mardi 17 juillet 2007

Pourquoi tant de haine contre le PS ?


Réflexions bienveillantes sur le Parti socialiste, contre tous ceux qui déclinent le «malheur aux vaincus».



Il y a comme ça de prétendues évidences qui font de gros ploufs dans la mare aux banalités, qu’un autre ricochet de pensée moyenne dissipera sous peu. Ces temps-ci, il convient de crier haro sur le baudet PS. Le second parti de France, ses 17 millions de voix à la présidentielle, ses 200 députés, ses 21 régions, mais aussi son programme de gouvernement ou ses contributions au débat d’idée ne seraient plus que pipi de chat à éponger fissa. A moins qu’il ne se «réforme», qu’il ne se «refonde» et autres métaphores de sa droitisation obligée, la «nouveauté» et le «changement» ayant définitivement revêtu des parures boutonnées de gauche à droite.

La jubilation des commentateurs à dégraisser l’éléphant et à lui tailler la couenne laisse pantois. Comme si notre brave animal leur avait écrasé les orteils ou les avait sonnés à coup de trompe. A moins que cela ne soit l’habituelle déclinaison du «malheur aux vaincus» que pratiquent en meute ces tenants de l’hallali.
Il faut avouer qu’au sein même du PS, les suicidaires semblent légion, qui passent la corde au cou du parti. Laissons tomber les ralliés à la bonne soupe. L’un (Kouchner) voyait le temps passer et les opportunités s’amenuiser. L’autre (Hirsch) a trop la fibre mère Teresa pour discerner encore la différence entre solidarité politique et œcuménisme caritatif. La dernière (Amara) s’est soumise au nettoyeur au Kärcher, histoire que la République lave moins blanc : il est des paris plus simples. Reste que tous évoluaient à la marge du PS et frayaient plus ou moins avec le social libéralisme et avec la mystique catho de l’ouverture, avec ce «aimons-nous les uns, les autres» qu’entonnait déjà Ségo, en toute bonne foi, et que reprend Sarko, en renard matois. Profitons-en pour réhabiliter ce pauvre Eric Besson désigné comme le Judas ultime. Lui au moins fit sa grosse colère et franchit le Rubicon alors que le plat de lentilles était encore surgelé.

Mais la difficulté s’avive quand les éléphants se dandinent d’un bon pas vers le cimetière où personne n’imaginait qu’ils se rendraient avec un tel entrain. Ils quittent le bureau national, abandonnent leurs responsabilités internes, acceptent des missions externes. Lang, DSK, Fabius sont peut-être de gosses bêtes grises, mais ce sont aussi des stratèges, des bagarreurs, des défenseurs de la justice et de l’égalité, vieilles notions pas si cons.

Alors que se passe-t-il ? Pourquoi le PS déclenche-t-il tant de haine au point de voir s’émietter ses poutres maîtresses ? Trois réponses, avec gradation de la dégradation.
1) C’est une overdose de saison. Trop de combats, trop de défaites. Et le sentiment de s’être fait voler la campagne par une candidate pas du genre à jouer groupé. De bonnes vacances façon sea, sex and sun, et il n’y paraîtra plus.
2) C’est un problème de génération. Lang et Fabius sont entrés en soixantaine, DSK s’en approche. Sarko, ses 51 ans et sa volonté d’en bouffer pour dix ans, les renvoie à des interrogations existentielles. A quoi bon tout ça, si c’est pour se faire étriller par l’adversaire et détester par le populaire ? Et puis, pour déboulonner Super-Sarko, peut-être faudra-t-il parier sur un(e) inconnu(e) qui n’a pas encore 40 ans ? Sinon, en 2012, Ségo aura 58 ans, et 63 en 2017.
3) C’est un choc de civilisation. L’individualisme a définitivement triomphé du collectif. Et la présidentialisation du régime ne fait qu’accentuer la donne. Le PS, qui s’honore de passer par des élaborations communes, des débats démocratiques, des procédures égalitaires, n’a plus qu’à ployer le genou devant la «rebelle attitude».

Aujourd’hui, pour s’imaginer en charge du bien commun, il faut jouer perso. Un peu comme en sport : Agassi qui se crut jeune punk, avant de finir en bonze réconcilié avec le ciel ; ou Cantona qui traita le sélectionneur de «sac à merde», avant de devenir un pilier de l’équipe. En politique, il faut raconter aux «vrais» gens la fable du candidat esseulé, en butte aux lourdeurs des appareils, entravé par les archaïsmes de ceux qui voudraient juste faire les choses ensemble. Sarko, Ségo, et Bayrou ont mis en scène ce dispositif. Ils se sont grimés en irréguliers, en baroudeurs, en victimes. Extirpant leur singularité du magma de la horde primitive, rompant avec l’omertà de la tribu maffieuse, s’inventant des destins de poor lonesome cow-boy, piquant des deux pour mettre le plus de distance possible entre eux et les troupeaux de veaux, de godillots et d’éléphants.

Le pays et ses éditorialistes adorent ces êtres de rupture qui sont surtout les nouveaux archétypes d’une société qui vénère les individus de masse, ces gentils biquets qui croient se distinguer par des attitudes dites marginales, et au final tout ce qu’il y a de plus standardisées.

Pendant ce temps, le PS, machin plutôt démocratique, vraiment pas caporaliste sous la ¬gouverne du placide Hollande, et bêtement attaché à ces vieilleries que sont les trente-cinq heures ou l’augmentation du Smic, en est réduit à numéroter ses abattis. Tandis que Bonaparte et Jeanne d’Arc fouaillent les entrailles fumantes des animaux à longue mémoire. Qui finiront bien par se cacher pour mourir.

4 commentaires:

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