mardi 24 juillet 2007

Infirmières libres : controverses autour d'un show élyséen



Contrairement à ce qu'avait prétendu Nicolas Sarkozy, la Libye indique que Bruxelles et Paris ont contribué aux compensations versées aux familles des enfants libyens contaminés par le sida.


Nicolas Sarkozy a annoncé mardi qu'il se rendrait en Libye mercredi pour un "déplacement politique pour aider la Libye à réintégrer le concert des nations", après la libération des infirmières et du médecin bulgares.




Pierre Moscovici, député socialiste du Doubs a fait part de son "sentiment de malaise" face à l'action de Cécilia Sarkozy en Libye. La veille, il avait dénoncé le "show" de la diplomatie sarkozyenne.

Pierre Moscovici persiste et signe. Interrogé mardi matin 24 juillet sur France 2, le député socialiste du Doubs a fait part de son "sentiment de malaise" et a demandé la "transparence" sur la nature de l'intervention de Cécilia Sarkozy alors que les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien étaient dans l'avion du retour vers la Bulgarie mardi matin.


Lundi, Pierre Moscovici avait déjà dénoncé une diplomatie sarkozyenne tenant "largement du show".
"S'agit-il d'une affaire humanitaire ou politique? Si c'est une affaire humanitaire, alors il n'est pas illogique que Mme Sarkozy soit là, parce que ce pourrait être le rôle de la première dame de France, mais si c'est une affaire politique, alors là on entre dans une méthode diplomatique que je réprouve totalement"
, a-t-il expliqué sur France-2 tout en se réjouissant de la libération des soignants bulgares.

Le député socialiste a réclamé que des "comptes soient rendus devant la représentation nationale et devant le Parlement (...) s'il s'agit d'une affaire politique". "Tout ça n'est pas transparent", a-t-il insisté.
"Y a-t-il eu rançon? Si rançon, de combien?" s'est interrogé Pierre Moscovici, rappelant que les personnels soignants avaient été "retenus en otage" pendant plus de huit ans à Tripoli.
L'élu socialiste, qui avait critiqué la veille la "stratégie du coucou" du président de la République, a réitéré ses critiques en regrettant "cette manière de tout récupérer, de tout tirer à soi".

"Pour moi, l'essentiel du travail a été fait par l'Union européenne", a-t-il analysé, réclamant que, si "diplomatie à l'américaine" il y a, ils soient imités "pour ce qu'ils ont de bon, c'est à dire la transparence"

Tripoli : les conditions ont été satisfaites


La Libye a affirmé mardi 24 juillet que les conditions qu'elle avait posées pour une extradition des infirmières et du médecin bulgares "ont été satisfaites", selon un responsable gouvernemental libyen.


"L'affaire a été réglée. Nous avons reçu des garanties pour la normalisation des relations avec les pays européens et pour un accord de partenariat avec l'Union européenne", a dit ce responsable qui a requis l'anonymat.


Tripoli a obtenu également des garanties pour le traitement des enfants libyens et pour la réhabilitation de l'hôpital de Benghazi, où ceux-ci ont été contaminés par le virus du sida.
"Les infirmières ont quitté le pays mais le monde ne doit pas oublier le drame des enfants contaminés par le sida", a précisé cette même.


Le responsable libyen a confirmé par ailleurs la visite du président français Nicolas Sarkozy mercredi en Libye. Il a précisé que des accords seront signés entre Paris et Tripoli notamment dans les domaines de la sécurité, de l'énergie, de l'enseignement, de l'immigration, de la santé et de la recherche scientifique.
Il a ajouté qu'un autre accord sera conclu pour la rénovation de l'hôpital de Benghazi, précisant qu'une équipe d'experts et de médecins français a précédé Nicolas Sarkozy en Libye et étaient déjà à l'oeuvre dans l'hôpital de cette ville située à 1.000 km à l'est de Tripoli.


Sarkozy accusé de troc nucléaire avec Kadhafi



Le réseau "Sortir du Nucléaire", accuse le président français d'avoir offert à la Libye "de la technologie nucléaire en échange des infirmières bulgares".

Le réseau "Sortir du Nucléaire" a accusé mardi le président de la République Nicolas Sarkozy de se livrer à "un troc nucléaire" en proposant au numéro un libyen Mouammar Kadhafi "de la technologie nucléaire en échange des infirmières bulgares".


"Promouvoir le nucléaire, et tenter d'étendre cette technologie sur la planète, est de façon générale une très mauvaise chose pour l'environnement", souligne dans un communiqué le réseau, une fédération d'associations. Mais "fournir de la technologie nucléaire à un dictateur est encore plus irresponsable"

Programme militaire ? Certes, ajoute le communiqué, "MM. Sarkozy et Kadhafi parlent de "nucléaire civil, mais l'expérience et l'actualité (par exemple en Corée ou en Iran) montrent que nucléaire civil et militaire sont intimement liés".


Mouammar Kadhafi a officiellement renoncé à un programme nucléaire militaire, mais "ce dictateur est un habitué des revirements brutaux et des pratiques dissimulatoires", indique "Sortir du nucléaire".


Le réseau "dénonce avec la plus grande vigueur la "monnaie d'échange" utilisée par les Sarkozy -l'épouse du chef d'Etat étant son "pion avancé" en Libye- pour arriver à leurs fins".


Communiqué du Parti Socialiste

Le Parti socialiste se réjouit de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien détenus depuis plus de 8 ans en Libye et injustement condamnés par le régime du Colonel Khadafi pour des crimes qu’ils n’ont pas commis –avoir inoculé le virus du Sida à des centaines d’enfants.
Il s’agit là, avant tout, d’un succès de l’Europe, dont le Parti socialiste salue le rôle. Les Présidences successives de l’Union européenne, de la Grande-Bretagne en 2005 jusqu’à l’Allemagne et au Portugal en 2007, ainsi que la Commission européenne, n’ont pas ménagé leurs efforts pour obtenir ce résultat, elles en sont aujourd’hui récompensées.
La France s’est elle aussi impliquée dans cette libération, en particulier au moment de la finalisation de la négociation. Le Parti socialiste, tout en se félicitant de ce résultat, s’interroge sur la conduite et l’organisation de la diplomatie française. Il souhaite que soient précisés le rôle et la responsabilité de chacun. Enfin le Parti socialiste demande que la clarté soit faite sur les conditions de ces discussions, et notamment sur les contreparties demandées et obtenues par le Colonel Khadafi. Le Parlement devra, le moment venu, en être informé : le Parti socialiste y veillera.

1 commentaire:

TRIZ AND CO a dit…

Question : jusqu'où irions-nous pour sauver des vies

question : Cécilia se sentait -t elle vraiment concernée?

question : Nicolas a gagné combien à cet echange douteux, et depuis combien de temps avait-il prévu son coup?

Question : Nicolas et cécilia nous prendraient-ils pour des cons????