vendredi 14 septembre 2007

Une rentrée morose



Cette année scolaire débute dans un climat morose. Morosité des enseignants qui hésitent à protester tant ils restent traumatisés par les grèves de 2003, perplexité de l’ensemble de la société qui exige constamment plus de l’école sans toujours lui donner l’exemple des valeurs qu’elle lui demande de promouvoir, et, enfin, doute des élèves qui voient bien que l’école a du mal à s’adapter à la modernité des savoirs et à leur évolution fulgurante. Face au défi de la société de la connaissance, la gesticulation médiatique, les propos flagorneurs et la saignée budgétaire constituent la réponse de la droite.


L’école coûte trop cher, alors le ministre de l’Éducation nationale convoque les patrons des supermarchés pour faire baisser le prix des fournitures scolaires,la veille de la rentrée ! Nicolas Sarkozy n’a pas de mots assez sirupeux à l’égard des professeurs, mais il n’a pourtant de cesse d’en réduire drastiquement le nombre : 12 000 en 2008 puis 20000 par an jusqu’en 2012. Seulement quatre professeurs sur dix partant à la retraite seront remplacés dans les cinq années à venir. L’éducation nationale paiera donc le plus lourd tribut au dogme sarkozyste du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Comment croire que l’école reste une priorité de la nation quand on y consacre de moins en moins de moyens ? Comment penser corriger les inégalités sociales et culturelles qui sont des handicaps lourds dans le parcours scolaire d’un élève, si on abandonne l’école publique à la seule loi du marché, en supprimant par exemple la carte scolaire ?


En rupture avec le modèle républicain de l’école publique et laïque,l’école de la droite,c’est l’école privée sous contrat, le socle minimum d’engagement de l’État. Face à un tel démembrement, dénoncer ne suffit pas ; il faut pourtant le faire vigoureusement, car le matraquage médiatique et le formatage des esprits font partout leur oeuvre.


Il faut d’abord réconcilier tous les Français avec leur école pour qu’elle redevienne le coeur battant de la République.


Claude Roiron,
secrétaire nationale du PS à l’éducation.

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