vendredi 28 septembre 2007

CAMEROUN • Présumés homosexuels en danger !


Au Cameroun, à la prison de New Bell à Douala, 6 jeunes hommes sont détenus pour raison d’homosexualité, depuis le 25 juillet 2007.

Me Alice Nkom (voir photo ci-dessous) avocate engagée par l’association Alternatives-Cameroun, s’était opposée à leur comparution devant le juge d’instruction du TGI de Daoula en invoquant l’Habeas corpus, elle exigeait la libération inconditionnelle des prévenus arguant de l’illégalité des arrestations et de la détention.

En effet, les officiers de police avaient procédé aux arrestations en dehors de leurs limites territoriales, ce qui viole l’article 88 du code de procédure pénale Camerounais.

Leur détention provisoire est en outre illégale et devrait être frappée de nullité car le mandat d’arrestation n’a pas été décerné dans un cas de flagrant délit, comme l’impose le code Camerounais. En fait, aucun des six détenus n’a même été pris en flagrant délit de pratique homosexuelle ni d’outrage à la pudeur.

Logiquement, le juge aurait du prononcer la libération immédiate et sans conséquences des six détenus. Pourtant, ce 24 septembre, la justice Camerounaise s’est prononcée contre la libération des détenus car, selon elle, les arguments de droit développés par leur avocate ne seraient pas suffisants. Me Alice Nkom, prévenue de la décision, a décidé de faire appel, et, le cas échéant, se pourvoir en cassation devant la cour suprême. Elle a également déposé une demande de mise en liberté provisoire.

Les membres de l'association Alternatives-Cameroun sont indignés par cette décision prise au mépris de la loi et en l'absence de leur avocate.

Ils en appellent à la solidarité internationale, d’autant plus que ces arrestations sont loin de constituer un cas isolé.

Trois autres prévenus ont été appréhendés par la Brigade de recherches de la Gendarmerie Nationale de Douala le 30 août 2007, toujours pour homosexualité et placés aussitôt en garde à vue. L’audience est prévue pour le 7 novembre prochain. Deux autres hommes ont également été arrêtés à Yaoundé.

Nous demandons aux organisations de défense des droits humains, également aux institutions Françaises, Européennes, aux Nations Unies, d’intercéder dans les plus brefs délais auprès des autorités Camerounaises afin d’exiger la libération immédiate des personnes arrêtés arbitrairement pour raison d’homosexualité. L’homosexualité n’est pas un délit, en revanche, l’homophobie d’état devrait être fermement et systématiquement condamnée partout où elle se produit.

Christine Le Doaré, Présidente Centre Lesbian Gay Bisexuel Transexuel, Paris IDF

Association à but non lucratif Loi 1901, déclarée au J.O. le 7 avril 1993 •Agrément ministériel au titre de la Jeunesse et de l’Education Populaire depuis le 11 juin 1999
L’association est soutenue par la Mairie de Paris, Sidaction, la DRASSIF, la DRAC

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