samedi 15 septembre 2007

Sarkozy-Merkel en lune de fiel



Les anicroches se sont multipliées ces dernières semaines entre le Président et la chancelière : la venue en juillet de Sarkozy au sommet Ecofin, réservé aux ministres des Finances, n’a pas été bien perçue par Berlin.
Le ministre des Finances d’Angela Merkel lui aurait même reproché d’accorder de coûteux cadeaux fiscaux à ses électeurs au lieu de garder les yeux fixés sur les déficits publics. «Mais qu’est-ce qui vous prend de me parler sur ce ton ?» aurait riposté un Sarkozy outré…

C’est sur la politique industrielle que se cristallisent les divergences. Il y avait d’abord eu EADS et Airbus. Il y a maintenant le dossier du nucléaire. L’appel appuyé de Sarkozy à l’Allemagne, lundi à Meseberg, pour qu’elle revienne sur la fermeture des centrales nucléaires allemandes décidée pour 2021 est considéré à Berlin comme une ingérence intolérable dans les affaires intérieures. Le prochain conflit pourrait porter sur la participation de Siemens à Areva. La chancelière souhaite le maintien de cette participation. L’Elysée serait plus favorable à une alliance avec Alstom, le vieux rival français de Siemens.

«Chacun défend ses intérêts, les conflits sont plus transparents qu’auparavant,
estime Martin Koopmann, chercheur à l’institut DGAP, plutôt optimiste. A la différence de ses prédécesseurs, Sarkozy est conscient que la France a besoin de partenaires, et que ces partenaires se trouvent au sein de l’Union européenne. Les Allemands ont noté ce changement avec un certain soulagement. Cela ne veut pas dire que le Président cherchera toujours le consensus. S’il a la possibilité d’agir seul, il le fera.»
Comme l’a montré la libération des infirmières bulgares. La façon dont le couple Sarkozy s’est approprié l’issue du drame a profondément irrité Berlin.

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