lundi 17 septembre 2007

Fête de l'Huma 2007 : retrouvailles à gauche

Particulièrement prisée, la première Fête de l'Humanité depuis l’échec de la gauche à la présidentielle a été l'occasion de retrouvailles pour ses principales composantes, qui ont affiché leur volonté de riposter ensemble à la politique de Nicolas Sarkozy.

Les trois jours de fête - qui, selon les derniers pointages, ont réuni un public "largement supérieur"aux 500.000 de 2006 - se sont achevés dimanche sur un vibrant hommage au jeune résistant communiste Guy Môquet, dont les photos et affiches ornaient toutes les allées du Parc de La Courneuve et à Che Guevara dont c'est le 40e anniversaire de l'assassinat.

"On ne peut pas se réclamer de Guy Môquet, fusillé par les nazis, ainsi que de centaines de milliers de résistants, et réduire ainsi tous les acquis sociaux et démocratiques pour lesquels ce jeune résistant communiste a été jusqu'au sacrifice ultime", a affirmé le directeur de l'Humanité Patrick Le Hyaric, devant plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Auparavant, une proche du jeune communiste fusillé en 1941 - dont les photos et affiches ornaient toutes les allées de la Fête - est montée sur scène pour lancer: "Les copains qui restez, soyez dignes de nous", c'est ce qu'a écrit Guy Môquet dans sa lettre, "ce qui veut dire que la lutte continue", a affirmé Mme Niels, dont le jeune résistant fut le "premier amour à 17 ans".

La Fête de l'Huma a aussi rendu hommage au révolutionnaire Ernesto Che Guevara. Sa fille Aleida est montée sur scène pour défendre l'image de "ce symbole de la lutte et de la résistance".

"Avec le Che, nous disons « Soyons réalistes, demandons l'impossible » ", a affirmé M. Le Hyaric, concluant: "Avec vous, par vous, l'avenir communiste commence maintenant".

Marie-George Buffet – qui pour la première fois ne s’est pas adressée elle-même aux dizaines de milliers de militants réunis pour le discours final - a obtenu le "démarrage d'action commune" d'une gauche morcelée.

C'est en effet samedi qu'en compagnie de trois autres leaders -François Hollande (PS), Cécile Duflot (Verts) et Olivier Besancenot (LCR) - la secrétaire du PCF a annoncé une réunion des partis de gauche mardi au siège du PCF pour décider de "ripostes" à la politique Sarkozy. Besancenot, a répondu favorablement en disant que «ce serait sectaire, irresponsable de ne pas le faire». Il a aussu fait le procès de la droitisation du PS,: «L’heure n’est pas de répéter en boucle que le gouvernement pose de vraies questions. […] La principale force de la droite, ce n’est pas Sarkozy, c’est la faiblesse de la gauche…».

Quand François Hollande prend la parole, il essuie des huées. Que Buffet calme vite d’un geste de la main. «On ne pense pas tous pareils, mais on est tous unis contre la droite. Dans cette riposte, on a besoin de toutes les forces, y compris de la gauche de la gauche», lance François Hollande en pleine forme, «mais au delà, il faut travailler ensemble à un projet. Le PS ne s’en sortira pas seul. Moi, je suis pour des listes de rassemblement de toute la gauche pour les municipales», s’échauffe-t-il.

«J’ai entendu ce que tu as dit, François, toute la gauche . Montre-le aux municipales!», enjoint la patronne du PCF. Après le débat, le patron du PS confirme que dans certaines villes, des primaires auront lieu entre sortants communistes et candidats socialistes.

Les trois leaders de l’ex-gauche plurielle exhortent Besancenot à mettre les mains dans le cambouis. Il réplique qu’il ne les accuse pas d’avoir les «mains sales» pour avoir «mené une politique de droite».

Côté gouvernemental, seule Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'environnement, s'est risquée à la Fête, où elle a débattu du Grenelle de l'Environnement, auquel le PCF veut participer. Son exposé a été applaudi, malgré quelques huées.

"Au-delà de l'aspect festif, on sent ici la gravité de la situation, les gens sont préoccupés et attendent des réponses fortes", résume Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF.

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