jeudi 13 septembre 2007

Sans-papiers : les quotas de la honte de Brice Hortefeux


La convocation de 19 préfets par le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, mercredi 12 septembre à Paris, suscite de nombreuses critiques tant de la part des associations que de la gauche.

Selon le ministère de l'immigration, Brice Hortefeux a convoqué "une séance de travail" avec une vingtaine de préfets "dont les résultats doivent être améliorés en termes de reconduites à la frontière". Participaient également à cette réunion des services de gendarmerie.

Si le ministère s'est refusé à publier les noms des préfets convoqués - "on ne veut pas les stigmatiser", indiquait le service de presse -, le Réseau Education sans frontières s'est empressé d'en publier la liste: Ardennes, Corse du Sud, Hérault, Haute Garonne, Gironde, Ille-et-Vilaine, Finistère, Puy-de-Dôme (fief de Brice Hortefeux), Manche, Paris, Val-de-Marne, Seine-St-Denis, Hauts-de-Seine, Aisne, Isère, Gard, Seine-Maritime, Loire et Loire Atlantique.

Les associations de défense des immigrés ont dénoncé, pour leur part, cette "politique du chiffre".
Ainsi, Richard Moyon, porte-parole de RESF, a estimé mercredi que " c'est une façon de faire du stakanovisme avec des êtres humains. C'est inadmissible", a-t-il ajouté, saluant "les conceptions humanistes de certains préfets qui renâclent à faire cette sale besogne".
SOS Racisme aussi a exprimé son "inquiétude" et condamné "la politique du chiffre".
Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) a protesté vigoureusement contre "la poursuite obsessionnelle du gouvernement à maintenir un harcèlement d'Etat envers les sans-papiers". "Cette politique est cruelle et réduit l'immigré à un objet jetable", a ajouté l'association.
Le directeur de France terre d'asile, Pierre Henry, a rejeté,lui, l'option d'un objectif d'expulsions. "Cette politique mène à une impasse", a-t-il déclaré

Aujourd’hui, cette course aux chiffres est d’autant plus mal vécue par les fonctionnaires qu’il ne s’agit plus de compter des vols à la roulotte ou des violences mais des hommes, des femmes et des enfants. «Je ne vois pas pourquoi il y aurait des quotas sur des êtres humains, nous sommes dans un pays des droits de l’homme», s’insurge Joaquin Masanet, secrétaire général de l’Unsa-police, le principal syndicat des gardiens de la paix. «Ce n’est pas à la police de décider qui on doit reconduire à la frontière. C’est à la justice de statuer. Il faut faire attention à toute cette pression sur les préfets qui ­risque de retomber sur l’ensemble de la hiérarchie policière. Les fonctionnaires ne sont pas là pour contrôler tout le monde. On ne va pas mettre un gardien de la paix à chaque carrefour, dans chaque restaurant ou entreprise pour faire du chiffre en matière d’expulsion.»

De nombreuses personnalités de gauche, ont de même condamné dans les médias l'approche du problème par les chiffres, estimant qu'elle faisait fi des situations humaines.

Brice Hortefeux se serait fait sermonner par le chef de l'Etat lors d'une réunion du 20 août qui lui aurait dit "Je veux du chiffre! C'est un engagement de campagne. Les Français m'attendent là-dessus. Je veux que l'on se mobilise pour être efficace".

Bref, pendant que Nicolas Sarkozy se prélassait d'une façon éhontée cet été aux USA, tout aurait dû être mis en oeuvre pour atteindre rapidement ce quota de la honte. A savoir 25000 expulsions.

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