Il aura fallu attendre quatre-vingts ans pour que la controverse générée par Tintin au Congo atteigne son paroxysme.
Dessin de Glez paru dans Journal du jeudi (Ouagadougou) Il y a quelques semaines, la Commission pour l’égalité raciale britannique (CRE) a jugé l’ouvrage «raciste et insultant», poussant les éditeurs à rédiger un avertissement aux lecteurs et à déplacer l’ouvrage des rayons pour enfants à celui des ouvrages pour adultes.
En Afrique du Sud, l’éditeur Human & Rousseau a récemment décidé, pour les mêmes motifs, de pas traduire cette BD en afrikaans dont les images et les textes sont «porteurs de préjugés racistes abominables, où les indigènes sauvages ressemblent à des singes et parlent comme des imbéciles».
La société Moulinsart, qui commercialise les albums de Tintin, est de nouveau inquiétée : un étudiant congolais de 23 ans en sciences politiques a déposé une plainte le 23 juillet pour dénoncer le caractère raciste de Tintin au Congo devant la justice belge.
Publié entre 1930 et 1931 dans le Petit Journal, Tintin au Congo reprend les clichés de l’époque sur un mode paternaliste : si les animaux parlent un excellent français, les Congolais s’expriment dans une langue approximative.
Foncièrement colonialiste et plein des stéréotypes qu’entretenaient les colons belges, Tintin au Congo a fait l’objet d’une réécriture à partir de 1946 : outre l’ajout de couleur, Hergé a également nuancé l’idéologie.
En Afrique du Sud, l’éditeur Human & Rousseau a récemment décidé, pour les mêmes motifs, de pas traduire cette BD en afrikaans dont les images et les textes sont «porteurs de préjugés racistes abominables, où les indigènes sauvages ressemblent à des singes et parlent comme des imbéciles».
La société Moulinsart, qui commercialise les albums de Tintin, est de nouveau inquiétée : un étudiant congolais de 23 ans en sciences politiques a déposé une plainte le 23 juillet pour dénoncer le caractère raciste de Tintin au Congo devant la justice belge.
Publié entre 1930 et 1931 dans le Petit Journal, Tintin au Congo reprend les clichés de l’époque sur un mode paternaliste : si les animaux parlent un excellent français, les Congolais s’expriment dans une langue approximative.
Foncièrement colonialiste et plein des stéréotypes qu’entretenaient les colons belges, Tintin au Congo a fait l’objet d’une réécriture à partir de 1946 : outre l’ajout de couleur, Hergé a également nuancé l’idéologie.
C’est comme ça que la leçon de géographie que donnait Tintin sur le mode «Votre patrie, la Belgique» devient après la guerre une leçon de mathématiques.
Si certaines modifications atténuent le colonialisme ambiant de l’album, il ne disparaît pas pour autant : «Il n’est pas admissible que Tintin puisse crier sur des villageois qui sont forcés de travailler à la construction d’une voie de chemin de fer ou que son chien Milou les traite de paresseux», clame le plaignant Bienvenu Mbutu Mondondo.
Le dessinateur Hergé, dont on fête cette année le centenaire de la naissance, s’était exprimé à ce sujet dans les années 1970 : « Pour le Congo, tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais… C’était en 1930. »
Si certaines modifications atténuent le colonialisme ambiant de l’album, il ne disparaît pas pour autant : «Il n’est pas admissible que Tintin puisse crier sur des villageois qui sont forcés de travailler à la construction d’une voie de chemin de fer ou que son chien Milou les traite de paresseux», clame le plaignant Bienvenu Mbutu Mondondo.
Le dessinateur Hergé, dont on fête cette année le centenaire de la naissance, s’était exprimé à ce sujet dans les années 1970 : « Pour le Congo, tout comme pour Tintin au pays des Soviets, il se fait que j’étais nourri des préjugés du milieu bourgeois dans lequel je vivais… C’était en 1930. »
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