Le 14 août 1947, le Pakistan voyait le jour après la partition sanglante du sous-continent.
Le lendemain, à minuit, l'Inde accédait à son indépendance. Soixante ans plus tard, où en sont ces deux pays ?
A Islamabad, en dehors des célébrations officielles du 60e anniversaire de la création du pays, toutes les manifestations ont été interdites, par crainte d'un attentat ou d'un débordement.
En effet, le régime du président Pervez Musharraf پرويز مشرف connait une crise extrêmement grave depuis le début de l'année. D'une part, le limogeage du premier magistrat du pays par le chef de l'Etat, le 9 mars dernier, a donné lieu dans toutes les grandes villes du pays à un soulèvement massif de la société civile contre le régime, soulèvement mené par les avocats.
Finalement, en juillet, la Cour suprême a annulé la décision de Musharraf (voir photo) et a rétabli le juge dans ses fonctions. Le président, déjà affaibli par cette vague de protestations, l'a été plus encore après l'assaut donné contre la mosquée Rouge, bastion islamiste situé en plein Islamabad. Ses alliés internationaux, aux premiers rangs desquels figurent les Américains, l'ont accusé d'avoir laissé dégénérer la situation et de ne pas avoir réussi à lutter efficacement contre les terroristes et les islamistes qui trouvent refuge sur le sol pakistanais. La presse locale ne se réjouit donc pas de ce 60e anniversaire et l'ensemble des éditorialistes dressent un bilan plutôt sombre de ces six dernières décennies.
Dans The Nation, le grand quotidien de Lahore, un ancien haut fonctionnaire se souvient de sa fierté de jeune homme le 14 août 1947. Mais, selon lui, "le Pakistan est aujourd'hui l'ombre de ce qu'il a été. Qu'y a-t-il donc à fêter ? […] Pour la quatrième fois de son histoire, le Pakistan connaît un régime militaire et une ambiance de guerre civile. Il possède un système politique sans queue ni tête, hybride et artificiel, un Parlement de pacotille qui n'est pas souverain et un Premier ministre faible et inefficace nommé par un président puissant portant l'uniforme militaire. C'est triste de penser que, pour le Pakistan, ces six décennies gaspillées ont été marquées par un déclin et que le rêve [à l'origine de la création du pays] a tourné au vinaigre."
A Karachi, Dawn partage cet avis et dresse la liste de tous les maux qui affligent le pays, mais il tente de garder un peu d'espoir. Pour le quotidien, "il ne faut pas désespérer ou cesser de compter sur le Pakistan. Une fois que nous aurons clarifié la situation politique – ce qui est possible si les grands partis et l'armée arrivent à un consensus [pour partager le pouvoir] –, nous serons capables de réaliser le rêve de notre père fondateur [Mohammed Ali Jinnah] et de faire du Pakistan une des plus grandes nations du monde."
Côté indien, les choses sont bien différentes. Seize ans après la libéralisation de son économie, le pays connaît un extraordinaire boom et le Premier ministre, Manmohan Singh,( ਮਨਮੋਹਨ ਿਸੰਘ en panjâbî, मनमोहन िसंह en hindî , Lion Charmant en français), (voir photo), vient de finaliser un accord de coopération nucléaire civile avec les Etats-Unis, donnant ainsi à l'Inde le statut de grande puissance. Comme chaque année, les journalistes dressent un bilan et soulignent les avancées réalisées ainsi que les inégalités persistantes. L'exercice est convenu et les articles restent plutôt enjoués. Les photos et les encarts patriotiques s'étalent à la une des principaux quotidiens.
The Hindu, le grand journal indépendant de Madras, reflète bien le ton général. Ainsi peut-on lire dans ses pages que "le succès durable de l'Inde en tant que démocratie parlementaire est un modèle. […] Ses réussites ont dépassé les prédictions les plus optimistes. […] Mais aujourd'hui plus que jamais, il est impossible de fermer les yeux devant les deux Inde : une plus riche que ce qu'on peut imaginer ; une autre luttant contre une pauvreté qui fait mal au cœur." Et le quotidien de conclure que, "si le projet national veut demeurer crédible, il est grand temps que les politiciens tiennent au plus vite les grandes promesses qu'ils ont faites".
Côté indien, les choses sont bien différentes. Seize ans après la libéralisation de son économie, le pays connaît un extraordinaire boom et le Premier ministre, Manmohan Singh,( ਮਨਮੋਹਨ ਿਸੰਘ en panjâbî, मनमोहन िसंह en hindî , Lion Charmant en français), (voir photo), vient de finaliser un accord de coopération nucléaire civile avec les Etats-Unis, donnant ainsi à l'Inde le statut de grande puissance. Comme chaque année, les journalistes dressent un bilan et soulignent les avancées réalisées ainsi que les inégalités persistantes. L'exercice est convenu et les articles restent plutôt enjoués. Les photos et les encarts patriotiques s'étalent à la une des principaux quotidiens.
The Hindu, le grand journal indépendant de Madras, reflète bien le ton général. Ainsi peut-on lire dans ses pages que "le succès durable de l'Inde en tant que démocratie parlementaire est un modèle. […] Ses réussites ont dépassé les prédictions les plus optimistes. […] Mais aujourd'hui plus que jamais, il est impossible de fermer les yeux devant les deux Inde : une plus riche que ce qu'on peut imaginer ; une autre luttant contre une pauvreté qui fait mal au cœur." Et le quotidien de conclure que, "si le projet national veut demeurer crédible, il est grand temps que les politiciens tiennent au plus vite les grandes promesses qu'ils ont faites".
Soixante ans après les indépendances du Pakistan et de l'Inde, tous les problèmes sont donc loin d'être réglés. Mais l'ancrage démocratique et le décollage économique de l'Inde contrastent de façon frappante avec la situation de plus en plus préoccupante au Pakistan. Et, selon toute vraisemblance, l'écart n'a pas fini de se creuser.
Ingrid Therwath (Courrier international)
Un soldat pakistanais tué près de la frontière afghane
ISLAMABAD - Un kamikaze a tué un soldat pakistanais et en a blessé deux autres en se faisant exploser devant un poste de sécurité près de la frontière afghane, dans le nord-ouest du pays, a annoncé samedi un porte-parole de l'armée.
Selon l'état-major pakistanais, l'homme aurait précipité sa voiture dans un poste de contrôle à 30km de la ville de Mir Ali, dans le Nord-Waziristan, région soupçonnée d'abriter des taliban et activistes islamistes d'Al Quïda
Neuf soldats et 17 activistes ont trouvé la mort depuis jeudi dans la région du Waziristan dans des attentats à la bombe. En un mois, plus de 200 personnes, essentiellement des policiers et des soldats ont perdu la vie dans le nord-ouest du pays.
Le regain de violence au Waziristan est lié au durcissement de la politique du général Musharraf, destinée à livrer une guerre sans merci aux islamistes du pays, responsables selon lui de troubles à la sécurité et coupables d'alimenter les rangs des combattants d'Afghanistan
Selon l'état-major pakistanais, l'homme aurait précipité sa voiture dans un poste de contrôle à 30km de la ville de Mir Ali, dans le Nord-Waziristan, région soupçonnée d'abriter des taliban et activistes islamistes d'Al Quïda
Neuf soldats et 17 activistes ont trouvé la mort depuis jeudi dans la région du Waziristan dans des attentats à la bombe. En un mois, plus de 200 personnes, essentiellement des policiers et des soldats ont perdu la vie dans le nord-ouest du pays.
Le regain de violence au Waziristan est lié au durcissement de la politique du général Musharraf, destinée à livrer une guerre sans merci aux islamistes du pays, responsables selon lui de troubles à la sécurité et coupables d'alimenter les rangs des combattants d'Afghanistan
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