La résolution 1769, votée à l'unanimité, autorise le déploiement d'une force hybride ONU-UA, baptisée Unamid constituée d'environ 26.000 soldats et policiers, dans la province soudanaise déchirée depuis 2003 par la guerre civile. Washington a menacé Kharthoum de sanctions en cas de non-respect de la résolution.
Après plusieurs semaines d'âpres négociations, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé à l'unanimité, mardi 31 juillet, l'envoi d'une force de maintien de la paix au Darfour, forte à terme de 26।000 hommes et composée à la fois de casques bleus de l'ONU et de soldats de l'Union africaine.
La résolution 1769, approuvée par les 15 membres du Conseil, crée une opération "hybride" ONU/UA, baptisée UNAMID, qui, une fois déployée sur le terrain, sera la plus importante opération de maintien de la paix conduite dans le monde। Le représentant aux Nations Unies du gouvernement soudanais Abdel Mahmoud Abdel Halim a annoncé que Khartoum allait se pencher sur la résolution, qui contient plusieurs "éléments positifs", selon lui।
200.000 morts et 2,5 millions de déplacés
L'UNAMID aura pour mission de mettre fin à plus de quatre années de combats qui ont fait plus de 200.000 morts et 2,5 millions de déplacés dans cette province de l'Ouest du Soudan. Elle pourra comporter jusqu'à 19.555 soldats (dont 360 observateurs militaires et officiers de liaison), un contingent civil pouvant compter jusqu'à 3.772 policiers internationaux, et 19 unités spéciales de police qui pourront compter jusqu'à 2.660 membres.
Cette opération, la première mission de maintien de la paix conjointe à l'ONU et à l'Union africaine, remplacera sur le terrain, au plus tard le 31 décembre prochain, l'actuelle force composée de 7.000 soldats de l'UA. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité souhaite que la nouvelle force hybride atteigne sa "pleine capacité opérationnelle dès que possible après cette date".
Dans un premier temps, les Etats-membres de l'ONU devront finaliser leur contribution dans un délai de 30 jours, pendant lesquels l'ONU et l'UA arrêteront également la composition militaire définitive de la force.
Apte à mener "les actions nécessaires"
Une fois en place, l'UNAMID sera autorisée à mener "les actions nécessaires" pour protéger et assurer la liberté de mouvement de ses membres et des travailleurs humanitaires. En revanche, le texte n'a pas retenu l'autorisation de surveiller la présence d'armes au Darfour, une disposition à laquelle était opposé Karthoum.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a parlé d'une "opération historique et sans précédent" qui enverra "un signal clair et puissant" d'aide au peuple du Darfour.
Washington menace de sanctions en cas de non-respect
Les Etats-Unis ont immédiatement averti que le Soudan s'exposerait à des sanctions "unilatérales et multilatérales" en cas de non respect de la résolution adoptée par les Nations unies autorisant le déploiement d'une force ONU-Union africaine au Darfour."Si le Soudan ne respecte pas" la résolution adoptée qui autorise le déploiement d'une force conjointe ONU-UA au Darfour, "les Etats-Unis vont œuvrer pour l'adoption rapide de mesures unilatérales et multilatérales", contre Kharthoum, a déclaré l'ambassadeur américain à l'ONU, Zalmay Khalilzad.
Paris salue la décision
La France, membre permanent du Conseil de sécurité, a immédiatement salué le vote de cette résolution "destinée à sécuriser le Darfour". Cette décision, "porteuse d'un très grand espoir pour le Darfour", constitue "un pas important dans l'action de la communauté internationale pour tenter de mettre fin aux souffrances de la population du Darfour et d'y rétablir durablement la stabilité", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, dans un communiqué.
Opposée à toute sanction contre le Soudan, la Chine, qui préside actuellement le Conseil de sécurité, a dit espérer que cette résolution encouragera de nouveaux efforts pour "régler la question du Darfour".
Longtemps réfractaire, le président soudanais Omar el-Bechir avait accepté en avril un renforcement de la force de l'UA en place au Darfour par des troupes et des équipements de l'ONU. Depuis, Karthoum avait à plusieurs reprises contesté le langage jugé trop dur à son encontre des précédents projets de résolution et le texte final a été révisé pour retirer toute mention d'éventuelles sanctions.
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