lundi 12 novembre 2007

Ségolène Royal : "Sarkozy a dégradé le climat social"


L'ex-candidate PS à la présidentielle accuse le chef de l'Etat "d'arrogance et d'archaïsme" et de "faire de la provocation".

Ségolène Royal (AP)

Ségolène Royal (AP)

A la veille du début du mouvement de grève reconductible contre la réforme des régimes spéciaux de retraite, Ségolène Royal a accusé, lundi 12 novembre, Nicolas Sarkozy d'avoir dégradé le climat social en France.

"Bien sûr qu'il faut réformer le système des retraites globalement, mais ce qu'il ne faut pas faire et ce que fait malheureusement le gouvernement, c'est faire de la provocation ou aller à l'affrontement pour l'affrontement", a déclaré l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle sur France Inter.
"Il y a arrogance, il y a archaïsme et il y a volonté de ne pas régler les problèmes au fond", a-t-elle ajouté à l'adresse du chef de l'Etat, qui travaille selon elle "beaucoup avec les sondages".

Piège tendu aux syndicats

"Nicolas Sarkozy a dégradé le climat social. Un piège est tendu aux organisations syndicales et aux salariés : il va prendre les Français à témoin en disant 'vous voyez je vais aller jusqu'au bout, je vais faire la confrontation dans l'intérêt du pays'", a poursuivi la présidente de la région Poitou-Charentes. "Non, c'est lui qui a dégradé le climat social parce que les premières décisions qu'il a prises sont celles qui ont avantagé les hauts revenus".
Le "paquet fiscal", voté cet été, "a donné 250.00 euros aux 1.000 Français les plus aisés, ce qui fait un smic par jour, et (Nicolas Sarkozy) a triplé son propre salaire", a-t-elle fait remarquer. "Face à cela, quand il demande aux salariés de base de faire des efforts, il y a quelque chose qui se dégrade dans le climat social".
"Il y a une inquiétude profonde des Français, une hausse des prix, un sentiment de déclassement, des mouvements sociaux qui se préparent, des universités qui commencent à être bloquées. Est-ce là la France nouvelle que Nicolas Sarkozy nous promettait ?", s'est-elle interrogée.
"Nicolas Sarkozy nous avait promis un choc de croissance, aujourd'hui nous avons un choc de défiance".

Parti socialiste

Ségolène Royal, qui s'était peu exprimée jusqu'ici cette rentrée, n'a pas dévoilé ses ambitions au sein du Parti socialiste.
"Les Français estiment que les socialistes parlent trop entre eux et donc je ne veux pas tomber là dedans". "Il faut que les socialistes soient au coude à coude avec les salariés qui souffrent" a affirmé la présidente de la Région Poitou-Charentes, concédant que le PS doit se redresser et qu'elle a "bien l'intention de contribuer" à la reconstruction du PS. Réinterrogée sur son "désir d'avenir" au PS par Nicolas Demorand, Ségolène Royal a indiqué qu'il est "trop tôt pour le dire" avant d'affirmer un peu plus tard qu'elle "travaille pour être prête le moment venu" pour être "utile pour son pays et pour son parti".

Clarifier la ligne du PS


En réponse à une question d'un auditeur sur l'avenir du PS, elle a indiqué qu'"il va falloir clarifier" sa ligne politique. "Je pense qu'il faut, à partir du Parti socialiste, créer un parti politique de masse. (…) reconstruire un Parti socialiste élargi à tous les mouvements politiques qui le voudront" jusqu'au "centre-gauche", "le plus rapidement possible", a souhaité Ségolène Royal, faisant référence "à ce qui s'est passé en Italie".

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