mercredi 9 janvier 2008

Ségolène Royal : le temps des illusions se termine, celui des inquiétudes commence




Lettre de Ségolène Royal

J'ai reçu la presse en réponse à la conférence de presse de Nicolas Sarkozy. À cette occasion, j'ai déploré le manque de propositions concrètes sur le pouvoir d'achat et j'ai avancé les propositions urgentes suivantes :

  • Revenir sur le paquet fiscal afin de doubler la prime pour l'emploi, pour revaloriser le travail de salariés modestes et d'augmenter leur pouvoir d'achat,
  • S'attaquer aux secteurs de la grande distribution en supprimant les ententes implicites entre les enseignes et les marges arrières,
  • Réformer l'indice des prix,
  • S'attaquer aux tarifications bancaires abusives (surendettement, crédit revolving, etc.)


J'ai montré à la presse le programme présidentiel de Nicolas Sarkozy et j'en ai relu les engagements dont on attend toujours la réalisation et notamment, je cite, page 9 : « J'augmenterai de 25% le minimum vieillesse et je revaloriserai les petites retraites ».

Compte-tenu de la situation de la France, nous attendions beaucoup de ces voeux. Le temps des illusions se termine, celui de l'inquiétude commence.

Le moral est au plus bas, les jeunes sont les plus pessimistes de l'ensemble des pays de l'OCDE, la désillusion fait place à l'inquiétude :

  • la vie chère,
  • les petites retraites,
  • le prix excessif de l'alimentation et de l'énergie.


Je me suis étonné de l'absence de bilan de ces huit derniers mois. Nicolas Sarkozy s'est pourtant toujours revendiqué d'être « en première ligne ».

On a donc un président « commentateur » de son inaction, de la « commissionnite aiguë » (plus de 100 commissions ont été créées depuis son élection, tous ministères confondus), un président du commentaire de l'exaspération.

En réponse aux questions des journalistes :

  • Sur la fin des 35 heures, en écho aux déclarations des organisations syndicales, j’y vois une “forme de provocation et une forme d'improvisation” : une forme de provocation parce que cela préfigure en fait la fin de la durée légale du travail, une forme d’improvisation parce que cela met par terre une de ses principales propositions
  • Sur la suppression des recettes publicitaires pour l'audiovisuel public, j'ai constaté, suite à cette annonce, la hausse de 12% de l'action de TF1 à la bourse de Paris (puisque cela constitue une manne publicitaire supplémentaire pour les chaînes privées). Tout cela est-il bien moral ?

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