lundi 28 janvier 2008

Ségolène Royal : "Connivence des puissants et de ceux qui jonglent avec les milliards pendant qu'à la base les petits ont du mal à vivre"

Ségolène Royal a dénoncé samedi matin à Paris une "connivence" entre les puissants et "ceux qui jonglent avec les milliards", à propos de ce qu'elle a qualifié d'"invraisemblable scandale de la Société Générale".

Ségolène Royal s'exprimait à la Bellevilloise, devant quelque 500 militants de Désirs d'avenir.

Ségolène Royal a pointé "cette espèce de connivence, en haut, des puissants et de ceux qui jonglent avec les milliards pendant qu'à la base les petits ont du mal à vivre, à survivre".

"Il faut un rétablissement moral à partir de ce scandale, au moins que la leçon en soit tirée et que les banques, grâce à une loi bien claire, cessent de se faire du beurre sur le dos des plus modestes", a poursuivi Mme Royal. "Faisons très rapidement la réforme que je réclamais depuis longtemps: rémunérer les comptes de petits épargnants".

Evoquant les municipales, elle a affirmé: "c'est dans les collectivités territoriales que nous allons pouvoir faire un rempart contre la politique de la droite, celle qui met les valeurs financières au-dessus de toute valeur humaine".

"Cette invraisemblable scandale nous montre à quel point le capitalisme est devenu incompétent, irresponsable, intolérable, désinvolte", a lancé Ségolène Royal.


Avant de s'envoler pour Florence, où se tenait une réunion du nouveau parti démocrate (centre gauche), Ségolène Royal a été ovationnée par ses partisans, réunis sur le thème de la Ville, avant de futurs débats sur le développement durable puis la démocratie participative.

Lettre de Ségolène Royal

Chers amis,

Aujourd'hui, en guise de lettre d'information, il m'a semblé vraiment intéressant de vous transmettre une lettre qui, parmi le très abondant courrier reçu, m' a particulièrement frappée tant elle décrit avec des mots simples et justes, révoltés et dignes, l'inquiétante montée des précarités, à comparer avec l'invraisemblable scandale de la Société Générale et les mesures particulièrement injustes de Nicolas Sarkozy sur le paquet fiscal.

Ségolène Royal

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Madame,

Je suis toujours avec grand intérêt votre parcours. Âgé de 72 ans avec mon épouse, nous avons élevé neuf enfants et actuellement nous avons douze petits enfants.

Je suis très inquiet sur l'avenir et surtout sur le pouvoir d'achat et les charges que nous subissons. Depuis combien d'années, devons-nous faire des efforts pour sauver la sécurité sociale ?

La franchise qui nous subissons ne sera pas une économie bien au contraire, moi-même opéré de deux cancers, diabétique et coeur malade, j'ai un lourd traitement à raison de 23 boites par mois, plus le laboratoire et les consultations. Malgré mes 100%, certains médicaments ne sont pas remboursés. Nous avons une petite retraite de 1350 euros par mois, le loyer, le gaz, l'électricité, les impôts, notre mère de 90 ans en maison de retraite, nous avons aussi une participation à ses frais et nous vivons sans faire d'extra. Nous ne sommes pas les seuls malheureusement, je vois des personnes jeunes et âgées fouiller les poubelles des grandes surfaces.

Pour 2008, j'ai été obligé d'arrêter ma complémentaire et je ne pourrais pas prendre tous mes médicaments, donc je me rendrais à l'hôpital pour me faire soigner, ce qui ne sera pas une économie. Le forfait journalier étant sans complémentaire, je demanderai une aide avec la honte d'en arriver là à 72 ans.

Je n'espère pas aller jusqu'à la fin du mandat présidentiel vu ma maladie qui s'aggrave, mais j'espère et surtout, je souhaite le jour où vous arriverez au pouvoir, que vous penserez à toute cette misère. J'ai travaillé à 14 ans et j'ai fini à 60 ans pour une retraite de misère. Ma femme avec 9 enfants ne travaillait pas et ça ne lui a pas rapporté grand chose, si la médaille française.
Je m'excuse de cette présente, mais j'ai besoin de m'exprimer.

Je vous prie de croire, Madame, à ma très respectueuse considération.

Monsieur Georges P.


1 commentaire:

medee a dit…

Sego, sego, on ne pourrait pas changer un peu? Je ne me sens pas vraiment touché par ces histoires de vieux qui ont fait plein d'enfants: ça me rappelle toujours un film de Monty Python, je ne sais plus lequel sur la différence entre les familles catho et les familles protestantes...(tu vois chérie, les cathos sont vraiment dégoûtants à chaque fois qu'ils font l'amour ils ont un enfant...ben nous aussi, non, on a bien deux enfants?)
et puis qu'est ce qu'un puissant? Quelqu'un qui va voir le pape avec un tel portable, et les pyramides avec une top model sur le retour? Le pouvoir a peur du savoir disait M. Foucault. Qu'aurait-il dit de Sarko? pas assez sexy? bon, je m'égare bonne nuit