dimanche 22 juillet 2007

Une semaine à vélo dans Paris



Opération Vélib' : Gros succès

J’ai attendu fébrilement le "grand jour" du 15 juillet, mais faute de carte bleue (j’ai dû faire opposition pour escroquerie par internet), j’ai attendu le mercredi 18 pour faire mes nouveaux premiers pas à bicyclette.
Lydie, la généreuse et incomparable patronne du célèbre bar-restaurant La Trizacoise (200 Faubourg Saint-Martin, Paris 10ème ) semblait sceptique quand je lui ai parlé de mon souhait de m’abonner. J’ai même eu droit de sa part à un sourire malicieux…Mais j’ai été encouragé, entre autres par la douce Émilie, et j'ai même épaté quelques amis et copains. Ah! les représentations ont la vie dure.


C 'était sans compter sur un certain passé de cycliste. Dès mes six ans j’ai eu, en effet, comme cadeau un petit vélo vert que mes parents m’ont offert pour mon opération des amygdales, afin de me récompenser d’avoir été si courageux. Mon père m’a même apporté ce "petit" vélo dans ma chambre à la clinique. C’était un "vrai" papa!
Vers les douze ans je suis passé à un "grand" vélo rouge . Je m’en suis servi pendant au moins cinq ans pour aller au lycée Buvignier à Verdun. Nous habitions dans le "faubourg pavé", à environ deux kilomètres du centre ville.
En classe de terminale, mes parents m’ont offert une mobylette. Je suis tombé sur une plaque de verglas. Dégâts limités. Mon père ne souhaitant pas que cela se reproduise (et surtout l'année du Bac) m’a alors accompagné en voiture au lycée la plupart du temps et souvent venait me rechercher. Ce que je n'aimais pas du tout. Outre que cela faisait un petit peu "fils à papa" ( mais qui n'habitait pas centre ville"), mon père me privait de la compagnie de mes camarades les plus délurés à la sortie de l’école.

Au lendemain de mes 18 ans j’ai eu le permis de conduire et une voiture toute jaune et toute neuve.
L'automobile a été pendant plus de trente ans mon principal moyen de locomotion et de transport. Et pourtant je n’ai jamais beaucoup aimé conduire. Sans doute la vitesse m'a-t'elle grisé un peu quand je descendais à vingt ans avec une voiture rapide en Provence ou ailleurs ..A l'époque la vitesse n'était guère limitée sur les autoroutes. Plusieurs événements douloureux m’en ont enlevé par la suite le goût.

Dans les années 90, conduire, moi et les autres, dans Paris étant devenue une corvée, j’ai alors décidé de ne pas remplacer ma dernière voiture en 1999 et de me déplacer en transports en commun (bus et métro). Je m’en suis trouvé fort bien et ce d'autant plus que sensibilisé par le sommet de Rio de 1992, j'étais devenu davantage conscient des grands problèmes écologiques.

Certes avant Vélib' j’ai eu l'occasion de renouer à quelques occasions avec la bicyclette .
D'abord le temps d’un séjour à Étretat, en 1984, où j’ai sillonné la campagne normande pendant une semaine avec une amie un peu empressée. Bon "plan" que les promenades à vélo !

En 1991, invité dans les Landes par un couple de dames attentionnées mais vite insupportables, j’ai emprunté un vélo à la plus grincheuse des deux pour échapper à leurs exquises confidences.
Après le petit déjeuner aux horaires précis (mais qui durait trop longtemps) je partais dans la forêt landaise et ne revenais que vers midi (non sans avoir bu l’apéro dans café d'un village) pour me mettre les pieds sous la table (puisque c'était ce qu'on me demandait de faire) et continuer à entendre leurs jérémiades.
L’après-midi était consacré aux activités aquatiques au temps limité et aux longues promenades autour des lacs ou en forêt et qui se voulaient romantiques.
Je parvenais parfois, avant ou après le dîner, à faire une autre escapade avec ce vélo complice.

En décembre 1995, pendant les grandes grèves provoquées par le gouvernement Juppé, une amie m’a prêté son « vieux clou » pour faire les trajets entre mon domicile et mon lieu de travail. Depuis ce vieux clou a échoué dans un garage de mon immeuble. Nous ne nous sommes jamais revus.



Mais revenons à cette nouvelle aventure.

Dès le mercredi après avoir contracté un abonnement de 5 euros pour 7 jours, j’ai retrouvé assez facilement les réflexes et les habitudes du vélo. Non je n'avais pas perdu mon sens de l'équilibre. Cela ne perd pas dit-on. En l’occurrence c'est vrai. Moins que pour le piano en tous cas.
Quelques petites frayeurs toutefois quand des taxis et bus me dépassent dans les couloirs. Mais j’ai été vite rassuré par la stabilité du vélo que je ne trouve pas « trop lourd »
Le deuxième jour, j’ai mieux réajusté ma selle, compris le système des trois vitesses, utilisé la charmante sonnette.
Un conseil : mieux vaut dans un premier temps se limiter à des circuits avec un maximum de pistes cyclables. Dans les environs de la gare de l’est c’est possible avec le boulevard Magenta, le canal Saint-Martin, l'avenue Jean Jaurès, le bassin de la Villette...Les pistes sont remarquablement fléchées et balisées.
Ainsi suis-je allé vers midi, en 10 minutes et en toute quiétude, de la station située rue du Château-Landon à celle de La République.
Le fonctionnement de la borne est simple et intelligent. J’apprécie beaucoup d’avoir les petits reçus sur mes différentes courses et de consulter mon rassurant « historique ».

Certes le système doit encore se roder. Les bugs informatiques sont encore nombreux. Pourquoi ne parvient-on pas à dégager certains vélos ? Les bornes vous signalent qu’il n’y a pas de vélos libres alors qu’on en voit plusieurs...
Les plans des stations manquent mais ils devraient être bientôt disponibles.
Mais tout cela relève de détails mineurs qui permettent par ailleurs d'entrer en convivialité avec d'autres usagers de tous âges. Certains messieurs quinquagénaires me demandant si le test est "concluant", des dames de les aider à comprendre le maniement. Il faut bien peu de choses pour se sentir utile.
Ce dimanche cela ressemble à Jours de fête, on recherche les vélos de borne en borne, des nuées de cyclistes s'éclatent dans la capitale.
Bref je suis absolument conquis par Vélib' et je viens de prendre un abonnement annuel.

Mais....mais il y a un mais. Je suis scandalisé par les propos tenus par ce vulgaire humoriste de Laurent Gerra, qui dans un registre homophobe bien à lui et dans une émission de l'inusable Michel Drucker sur France 2, a déclaré, le 13 juillet, à propos de Vélib' : « Mais à Paris il y a plein de vélo maintenant, ça va devenir la capitale de la pédale ».
Décidément ! Reste maintenant à boycotter les spectacles de ce "monsieur" et à ignorer lui et ses problèmes par rapport à l’homosexualité. Il en parle tant qu'on va finir par se poser des questions inutiles.
Bof, pour paraphraser Ionesco, oublions tout ce qui ne s'est pas passé entre lui et nous. Et...Roulons, roulons tous à bicyclette et sans bouder notre plaisir dans Paris ma rose.


NB

Concernant "l'affaire Gerra" le Centre Gay et Lesbien a saisi le CSA " France 2 fonctionne grâce à la redevance, que ce service public doit être respectueux des personnes et des lois et que l'éducation contre l'homophobie et le sexisme, mission de service public, passe aussi par la qualité des programmes télévisuels et un contrôle plus vigilant, de la part du CSA, des propos tenus par les animateurs et invités des programmes".

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