Le décret de Benoît XVI facilitant la célébration de la messe en latin réjouit les traditionnalistes mais accable de nombreux catholiques qui y voient un enterrement de Vatican II et de la volonté d'ouverture de l'Eglise.
La communauté juive a également manifesté son inquiétude : dans le missel de la messe traditionnaliste figurent des prières aux relents antisémites.
Par ailleurs dans un document signé mardi 10 juillet par le pape, le Saint Siège affirme, malgré les avancées du Concile Vatican II, que "les communautés protestantes ne peuvent être qualifiées d'Eglises".
Alors qu'il était encore cardinal, Joseph Ratzinger, préfet de la doctrine romaine, avait provoqué une tempête des plus sévères en affirmant que l'Eglise catholique était la seule à pouvoir se prévaloir de la qualité d'«Eglise». Sept ans plus tard, son successeur, le cardinal américain William Levada, reprend cette même thèse et déclenche la colère des Eglises protestantes.
Selon Rome, une seule Eglise posséderait la vérité intégrale du christianisme. Les autres ne seraient pas dépourvues «d'éléments de vérité et de sanctification», mais elles n'auraient pas la «plénitude» qui elle, seule, est incarnée par l'Eglise catholique.
Selon la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), cette «prétention à l'exclusivité» remet en question «les acquis essentiels de l'œcuménisme». Les protestants sont les plus blessés par le Vatican, qui les considère au mieux comme des «communautés ecclésiales», alors que les Eglises orthodoxes peuvent revendiquer le statut d'«Eglises particulières ou locales».
Certains analystes estiment que ce "durcissement" de l'Eglise catholique fait partie de la stratégie de Benoît XVI pour reconquérir l'Europe.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire