Analyse de Jean-Marcel Bichat, délégué national PS à l’Histoire.
Quand la déclaration de politique générale fut-elle pratiquée pour la première fois sous
En janvier 1959, le discours de Michel Debré souligne le bienfondé des nouvelles institutions et fait de la présence et de l’autorité du général de Gaulle les conditions préliminaires de toute action politique. Georges Pompidou se soumet au vote sur une déclaration de politique générale, en août puis en décembre 1962, après les élections législatives.
En revanche, il n’y aura de vote solennel sur une déclaration de politique générale ni au lendemain de l’élection présidentielle de 1965, ni même à l’issue des législatives de 1967 avec Pompidou. Pas plus qu’au terme des législatives de juin 1968 avec Maurice Couve de Murville.Ce dernier se félicitera pourtant de l’ampleur de sa majorité, véritable « Chambre introuvable » pour reprendre l’expression de Louis XVIII, en 1815, surpris de trouver une Chambre réactionnaire, cléricale et ultraroyaliste.
Pourtant, l’article 49-1 de
À partir de 1962, le vote de confiance sur le programme du gouvernement devient facultatif et le principe de la responsabilité du Premier ministre devant le président est consacré, en marge du texte constitutionnel, par l’usage. C’est incontestablement une lecture présidentialiste de
Il faut attendre les élections de mars 1973 pour voir un Premier ministre s’astreindre de nouveau à une déclaration de politique générale…
Auparavant, Jacques Chaban-Delmas avait contesté la lecture présidentialiste de
L’interprétation gaulliste de
En 1981, en insistant sur les questions liées à l’économie et à l’emploi, Pierre Mauroy introduit une nouveauté dans l’exercice de ce discours, qui influencera ses successeurs…
À cette occasion, Pierre Mauroy présente également les grandes réformes structurelles de la gauche et s’applique, en avril 1983 à défendre son bilan. Il introduit aussi une dimension militante, absente jusqu’ici. En juillet 1984, le discours de Laurent Fabius renforce l’engagement personnel du Premier ministre.
En 1988, le « nouvel espoir » de Michel Rocard nous fait entrer dans l’ère de la communication politique consensuelle. En juin 2005, on est donc en droit d’attendre de Dominique de Villepin un discours flamboyant. Toutefois, il consacre l’essentiel de son propos à la question de l’emploi, s’en tenant à un catalogue de mesures. De plus en plus consensuel, le discours de politique générale devient ainsi un discours édulcoré.
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