L'appel à manifester faisait suite à l'inculpation de six jeunes Noirs impliqués dans l'agression d'un adolescent blanc qui n'avait été que légèrement blessé.
Une grande manifestation a réuni plusieurs milliers de Noirs-Américains, jeudi 20 septembre à Jena, une petite ville de Louisiane (sud), secouée depuis des mois par une affaire de racisme, dans laquelle six jeunes Noirs ont été inculpés de tentatives de meurtre après l'agression d'un Blanc.
L'affaire a éclaté il y a un an dans cette ville de 3.000 habitants, dont 85% de Blancs et 12% de Noirs, quand trois adolescents noirs sont venus s'assoir dans la partie de la cour de leur lycée tacitement réservée aux Blancs, à l'ombre d'un arbre.
Le lendemain matin, trois cordes de pendus étaient apparues sur l'arbre, une image rappelant les lynchages répandus dans la région il y a seulement quelques dizaines d'années.
Les Blancs non poursuivis
Evoquant "une farce", la direction du lycée s'est contentée de suspendre les lycéens blancs responsables pour trois jours. Dans les mois qui ont suivi, plusieurs incidents violents ont éclaté. Une aile du lycée a été incendiée, puis un lycéen noir a été battu après s'être montré dans une fête à laquelle n'étaient conviés que des Blancs.
Un jeune Blanc a ensuite fait mine de tirer sur trois adolescents noirs dans un magasin. Et le 4 décembre, un adolescent blanc, Justin Barker, a été agressé et légèrement blessé par un groupe de Noirs alors qu'il sortait du gymnase du lycée.
La plupart des Blancs impliqués dans les violences n'ont pas été poursuivis. Mais six lycéens noirs soupçonnés d'être les auteurs de l'agression au gymnase ont été arrêtés et inculpés de tentative de meurtre et d'une combinaison d'autres crimes qui pourraient leur valoir la réclusion à perpétuité.
Pétition
De nombreuses associations noires-américaines ont pris la défense des "Six de Jena". "Les poursuites ne sont pas justifiées (...). Une chaussure de tennis n'est pas une arme mortelle", dénonce ainsi une pétition qui a déjà recueilli des milliers de signatures.
"Malheureusement, ce genre de problème n'est pas limité à Jena", a expliqué Dennis Parker, directeur du programme de lutte contre le racisme au sein de la puissante association de défense des libertés ACLU, évoquant une situation "emblématique" d'une tendance à envoyer facilement en prison de jeunes Noirs.
Bush "attristé"
"Les événements en Louisiane m'ont attristé, et je comprends les émotions", a déclaré le président américain George W. Bush, en réponse à une question sur la manifestation de Jena au cours d'une conférence de presse jeudi, rappelant son attachement à "l'équité de la justice" et assurant que le ministère de la Justice suivait l'affaire.
Un seul des six inculpés a pour l'instant comparu: Mychal Bell, 17 ans, a été reconnu coupable en juin de coups et blessures par un jury exclusivement blanc. Une audience était prévue ce jeudi pour fixer sa peine, mais une cour d'appel a annulé le jugement la semaine dernière, ordonnant que l'adolescent, qui avait comparu devant un tribunal pour adultes, soit jugé comme un mineur.
"Il n'y a pas d'égalité", a déploré sur CNN Tina Jones, mère de l'un des "Six de Jena". "Les Noirs reçoivent la peine la plus lourde que la loi propose, tandis que les Blancs s'en tirent avec une tape sur les doigts", a-t-elle ajouté.
Le lendemain matin, trois cordes de pendus étaient apparues sur l'arbre, une image rappelant les lynchages répandus dans la région il y a seulement quelques dizaines d'années.
Les Blancs non poursuivis
Evoquant "une farce", la direction du lycée s'est contentée de suspendre les lycéens blancs responsables pour trois jours. Dans les mois qui ont suivi, plusieurs incidents violents ont éclaté. Une aile du lycée a été incendiée, puis un lycéen noir a été battu après s'être montré dans une fête à laquelle n'étaient conviés que des Blancs.
Un jeune Blanc a ensuite fait mine de tirer sur trois adolescents noirs dans un magasin. Et le 4 décembre, un adolescent blanc, Justin Barker, a été agressé et légèrement blessé par un groupe de Noirs alors qu'il sortait du gymnase du lycée.
La plupart des Blancs impliqués dans les violences n'ont pas été poursuivis. Mais six lycéens noirs soupçonnés d'être les auteurs de l'agression au gymnase ont été arrêtés et inculpés de tentative de meurtre et d'une combinaison d'autres crimes qui pourraient leur valoir la réclusion à perpétuité.
Pétition
De nombreuses associations noires-américaines ont pris la défense des "Six de Jena". "Les poursuites ne sont pas justifiées (...). Une chaussure de tennis n'est pas une arme mortelle", dénonce ainsi une pétition qui a déjà recueilli des milliers de signatures.
"Malheureusement, ce genre de problème n'est pas limité à Jena", a expliqué Dennis Parker, directeur du programme de lutte contre le racisme au sein de la puissante association de défense des libertés ACLU, évoquant une situation "emblématique" d'une tendance à envoyer facilement en prison de jeunes Noirs.
Bush "attristé"
"Les événements en Louisiane m'ont attristé, et je comprends les émotions", a déclaré le président américain George W. Bush, en réponse à une question sur la manifestation de Jena au cours d'une conférence de presse jeudi, rappelant son attachement à "l'équité de la justice" et assurant que le ministère de la Justice suivait l'affaire.
Un seul des six inculpés a pour l'instant comparu: Mychal Bell, 17 ans, a été reconnu coupable en juin de coups et blessures par un jury exclusivement blanc. Une audience était prévue ce jeudi pour fixer sa peine, mais une cour d'appel a annulé le jugement la semaine dernière, ordonnant que l'adolescent, qui avait comparu devant un tribunal pour adultes, soit jugé comme un mineur.
"Il n'y a pas d'égalité", a déploré sur CNN Tina Jones, mère de l'un des "Six de Jena". "Les Noirs reçoivent la peine la plus lourde que la loi propose, tandis que les Blancs s'en tirent avec une tape sur les doigts", a-t-elle ajouté.
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