"Haine irrationnelle", "rancœur personnelle" : les mots étaient très durs à l’égard d’un homme qui, comme ces vedettes sur le retour multiplie les adieux et les pas de deux, apparaît de plus en plus comme un " has been ".
Pour un homme soucieux de l’unité de son parti, Jospin vient de remettre un jeton dans la vieille machine à divisions qui n’est pas prête à faire tilt. Car son réquisitoire vient s’ajouter aux nombreux livres des opposants à la candidate qui avaient permis à Ségolène de parler, en août, de la "chaude affection littéraire", dont elle était l’objet. Ce réquisitoire n’est pas seulement une fausse note de plus dans ce concert, c’est une fausse note qui, de son propre point de vue, arrive aussi à contretemps.
Car Dimanche, Lionel Jospin était l’invité d’honneur d’une réunion destinée à mettre sur orbite Bertrand Delanoë qui, porté par les sondages, peut faire figure de candidat possible à la succession de l'actuel premier secrétaire, avec l’objectif d’en faire le candidat naturel du Parti Socialiste aux prochaines présidentielles.
Dans les extraits du livre révélées hier par Libération, l'ancien Premier ministre dévoile ses cartes en essayant d’ouvrir la voie au Maire de Paris. Pas sûr qu’il lui rende service, en sommant les socialistes d'empêcher Ségolène Royal de s'emparer du PS lors du congrès prévu en 2008 ou d'être à nouveau candidate en 2012, car elle ne serait "pas taillée pour le rôle".Et lui ? Etait-il taillé pour le rôle, avec son charisme de presbytère, sa diction scolaire, son style ânonnant ? On attend toujours l’analyse de sa défaite.
Arnaud Montebourg n’avait pas tort hier de rappeler Jospin à plus de modestie, de délicatesse dans la critique, lui qui n’avait même pas réussi à se qualifier pour le 2° tour.
Jean-Marcel Bougreau, rédacteur en chef du Nouvel Observateur
Ségolène Royal à ses détracteurs "Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font"
Pardonnez-leur, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font", a déclaré Ségolène Royal, lundi 17 septembre, au Québec, en réponse aux critiques de ses détracteurs du Parti socialiste. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle réagissait notamment à la sortie d'extraits du livre de Lionel Jospin, L'Impasse, dans le quotidien Libération. L'ancien premier ministre mettait en doute les "qualités humaines" et les "capacités politiques" de Ségolène Royal, qualifiée d'"illusion".
"Je crois malheureusement qu'il y a – c'est peut-être inconscient – dans toutes ces attaques, du sexisme (...), je pense que cela s'apparente au racisme, a dit Ségolène Royal, sans jamais citer le nom de Lionel Jospin. Je me demande : pourquoi tant de violence, pourquoi tant de haine, presque ? Ce qui me vient à l'esprit, c'est cette parole de
"J'ai l'impression en lisant tous ces ouvrages que si j'étais Jeanne d'Arc, j'aurais déjà été brûlée vive", a déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes, au micro d'Europe 1, dans un éclat de rire. "Aujourd'hui, ma responsabilité c'est de dire très tranquillement, très sereinement que je suis là, que je suis bien là", a-t-elle ajouté.
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