Selon les premières estimations, le taux de participation ne devrait atteindre que 41%. Les islamistes modérés sont favoris.
Les islamistes modérés, favoris, semblaient se diriger, vendredi 7 septembre vers un succès électoral aux législatives de vendredi au Maroc, un scrutin marqué par une abstention record.
Pour les deuxièmes élections depuis l'accession au pouvoir de Mohammed VI en 1999, plus de quinze millions de Marocains étaient appelés aux urnes pour renouveler les 325 membres de la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement), dont 30 sont obligatoirement des femmes.
Abstention record
La participation devrait atteindre 41%, a affirmé vendredi soir le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, ce qui représenterait un taux d'abstention record.
A 18H00 GMT, à une heure de la fermeture du scrutin, "le taux de participation avait atteint 34% et d'après la cadence enregistrée le long de la journée, nous nous attendons à ce que le taux de participation à la clôture des bureax de vote atteindra 41%, ce qui veut dire que 6,4 millions de Marocains auront voté, contre 7,5 millions en 2002", a déclaré le ministre lors d'un point de presse à Rabat.
Il s'agirait du taux le plus bas de l'histoire du royaume. La désaffection des électeurs n'a fait que s'accentuer au fil des scrutins. En 1984, le taux de participation avait été officiellement de 67,43%. Dans les 38.687 bureaux de vote installés vendredi, 1.529 de plus qu'aux dernières élections, c'est toute la diversité du Maroc qui défilait: des femmes en T-shirt ou des employées en tailleur sortant du bureau comme des femmes voilées.
Le chômage, la corruption et la pauvreté semblent être les principales préoccupations des électeurs interrogés, bien plus que la religion. Ce sont aussi les thèmes de prédilection de la campagne des islamistes modérés du Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui appuient là où les gouvernements marocains échouent depuis trop longtemps. Sur ce terrain, les islamistes marocains sont très actifs, notamment via l'assistance à la masse des plus pauvres.
Des 33 formations qui se présentent pour ce scrutin à la proportionnelle, c'est le PJD qui part favori. Avec 42 sièges dans la Chambre sortante, il formait la première force d'opposition à la coalition gouvernementale dominée par l'Istiqlal (nationaliste) et l'Union socialiste des Forces populaires (USFP).
Saad Eddine Othmani, le secrétaire général du PJD, a répété vendredi qu'il s'attendait à une victoire de sa formation. "Il faut que les élections soient propres et transparentes", a-t-il toutefois ajouté, après avoir déposé son bulletin à Salé, près de Rabat.
"Démocrate musulman"
Modéré, Othmani s'est souvent présenté comme un "démocrate musulman" à l'image des démocrates chrétiens européens. A ceux, nombreux dans les classes aisées, qui craignent le PJD et s'inquiètent de l'islamisation du pays, Othmani répond qu'il est au contraire un recours contre les islamistes radicaux et les forces plus extrémistes, qui ont eux aussi fleuri sur le terreau de la pauvreté.
Il rappelle aussi que son parti a voté en faveur des récentes lois libéralisant quelque peu la société marocaine, comme le nouveau Code de la famille de 2004 qui améliore le statut des femmes. Le modèle du PJD est un autre parti de la Justice et du Développement, l'AKP turc qui vient d'imposer Abdullah Gül à la présidence de la Turquie laïque.
Une douzaine de partis plus modestes devraient parvenir à faire élire des représentants au terme de ce scrutin surveillé par environ 3.000 observateurs marocains et étrangers. Malgré quelques irrégularités et des violences, les dernières élections de 2002 avaient été considérées comme les plus libres de l'histoire du royaume.
Détenteur de l'autorité suprême, le roi Mohammed VI choisira ensuite la personnalité qui lui conviendra le plus à la tête du gouvernement. Certains analystes prédisent que le PJD pourrait se retrouver dans une coalition, noyé au milieu de partis séculiers fidèles au souverain.
La candidate du Parti Justice et développement, Soumaya Bekhaldoum. (Reuters)
Les islamistes modérés, favoris, semblaient se diriger, vendredi 7 septembre vers un succès électoral aux législatives de vendredi au Maroc, un scrutin marqué par une abstention record.
Pour les deuxièmes élections depuis l'accession au pouvoir de Mohammed VI en 1999, plus de quinze millions de Marocains étaient appelés aux urnes pour renouveler les 325 membres de la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement), dont 30 sont obligatoirement des femmes.
Abstention record
La participation devrait atteindre 41%, a affirmé vendredi soir le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa, ce qui représenterait un taux d'abstention record.
A 18H00 GMT, à une heure de la fermeture du scrutin, "le taux de participation avait atteint 34% et d'après la cadence enregistrée le long de la journée, nous nous attendons à ce que le taux de participation à la clôture des bureax de vote atteindra 41%, ce qui veut dire que 6,4 millions de Marocains auront voté, contre 7,5 millions en 2002", a déclaré le ministre lors d'un point de presse à Rabat.
Il s'agirait du taux le plus bas de l'histoire du royaume. La désaffection des électeurs n'a fait que s'accentuer au fil des scrutins. En 1984, le taux de participation avait été officiellement de 67,43%. Dans les 38.687 bureaux de vote installés vendredi, 1.529 de plus qu'aux dernières élections, c'est toute la diversité du Maroc qui défilait: des femmes en T-shirt ou des employées en tailleur sortant du bureau comme des femmes voilées.
Le chômage, la corruption et la pauvreté semblent être les principales préoccupations des électeurs interrogés, bien plus que la religion. Ce sont aussi les thèmes de prédilection de la campagne des islamistes modérés du Parti de la Justice et du Développement (PJD), qui appuient là où les gouvernements marocains échouent depuis trop longtemps. Sur ce terrain, les islamistes marocains sont très actifs, notamment via l'assistance à la masse des plus pauvres.
Des 33 formations qui se présentent pour ce scrutin à la proportionnelle, c'est le PJD qui part favori. Avec 42 sièges dans la Chambre sortante, il formait la première force d'opposition à la coalition gouvernementale dominée par l'Istiqlal (nationaliste) et l'Union socialiste des Forces populaires (USFP).
Saad Eddine Othmani, le secrétaire général du PJD, a répété vendredi qu'il s'attendait à une victoire de sa formation. "Il faut que les élections soient propres et transparentes", a-t-il toutefois ajouté, après avoir déposé son bulletin à Salé, près de Rabat.
"Démocrate musulman"
Modéré, Othmani s'est souvent présenté comme un "démocrate musulman" à l'image des démocrates chrétiens européens. A ceux, nombreux dans les classes aisées, qui craignent le PJD et s'inquiètent de l'islamisation du pays, Othmani répond qu'il est au contraire un recours contre les islamistes radicaux et les forces plus extrémistes, qui ont eux aussi fleuri sur le terreau de la pauvreté.
Il rappelle aussi que son parti a voté en faveur des récentes lois libéralisant quelque peu la société marocaine, comme le nouveau Code de la famille de 2004 qui améliore le statut des femmes. Le modèle du PJD est un autre parti de la Justice et du Développement, l'AKP turc qui vient d'imposer Abdullah Gül à la présidence de la Turquie laïque.
Une douzaine de partis plus modestes devraient parvenir à faire élire des représentants au terme de ce scrutin surveillé par environ 3.000 observateurs marocains et étrangers. Malgré quelques irrégularités et des violences, les dernières élections de 2002 avaient été considérées comme les plus libres de l'histoire du royaume.
Détenteur de l'autorité suprême, le roi Mohammed VI choisira ensuite la personnalité qui lui conviendra le plus à la tête du gouvernement. Certains analystes prédisent que le PJD pourrait se retrouver dans une coalition, noyé au milieu de partis séculiers fidèles au souverain.
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