Le sommet intercoréen prévu du 2 au octobre [à Pyongyang] ne suscite guère d’intérêt en Corée du Sud, où tous les yeux sont rivés sur une incroyable affaire d’escroquerie ayant pour origine l’ancienne directrice artistique de
Le sommet de l’an 2000 était le résultat d’une volonté commune des deux pays et avait abouti, à la fin de la même année, à un rapprochement spectaculaire entre Pyongyang et Washington. Autrement dit, la collaboration intercoréenne a pu servir de moteur dans l’évolution des rapports entre le Nord et les Etats-Unis. En revanche, cette fois, l’idée d’un sommet n’a commencé à se concrétiser qu’à partir du moment où les tensions se sont apaisées entre Kim Jong-il et George W. Bush. Il est vrai aussi que le problème du nucléaire nord-coréen a de quoi modérer l’enthousiasme. Le report des pourparlers à six sur cette question [initialement prévus le 19 septembre, ils ont été repoussés au 27 septembre] n’est pas fait pour rassurer ceux qui craignent que ce problème pèse sur le sommet. Puisqu’elle est étroitement liée au nucléaire et aux pourparlers, cette rencontre devra être l’occasion pour Séoul d’affirmer son rôle de meneur dans le débat sur la dénucléarisation de la péninsule. Et ce d’autant plus qu’il est question depuis quelque temps d’un traité de paix qui remplacerait l’actuel armistice, ainsi que d’un effort commun à Pyongyang et à Washington pour mettre fin à la guerre de Corée. [Le conflit de 1950-1953 n’est théoriquement pas terminé puisque le Nord et le Sud n’ont signé qu’un simple armistice.]
Le sommet doit aussi contribuer à l’amélioration des relations intercoréennes, qui sont aujourd’hui réelles, quoique au point mort. De nombreux dossiers sont bloqués du fait de l’absence d’avancées sur les questions politiques et militaires. Une coopération est en effet attendue pour la mise en service des liaisons ferroviaires et routières et l’implantation d’activités supplémentaires dans la zone industrielle spéciale de Kaesong [cette ville du Nord accueille de nombreuses entreprises sudistes]. Une confiance mutuelle est également indispensable pour résoudre le délicat problème de la ligne de démarcation [entre les deux Corées sur la mer Jaune, contestée par le Nord]. La paix est décidément le mot d’ordre de ce sommet.
Kim Kun-sik Hankkook llbo
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