C’est le conseil que le New York Times adresse à Nicolas Sarkozy, au terme d’un éditorial particulièrement sévère où le quotidien américain n’hésite pas à faire un rapprochement entre une « loi abjecte » — le projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, et notamment la mise en place de test ADN — et certaines lois de
Texte en version originale et sa traduction en français
Pseudoscientific Bigotry in France
October 21, 2007
Immigration issues bring out the worst instincts in politicians who should know better. Congress showed that earlier this year. Now it is the turn of
DNA testing can be a useful tool in establishing criminal guilt or innocence. But it has no rightful place in immigration law. Modern French families, like modern American families, are constituted on many bases besides bloodlines and genetics. This is something most French politicians and voters should be aware of.
They should also be aware of the cautionary lessons of modern French history. Under the Nazi occupiers and their
The DNA provision, proposed by a member of Parliament close to President Nicolas Sarkozy, has been angrily denounced by the center-left opposition, principled members of the center-right majority and a member of Mr. Sarkozy’s cabinet. As a result, the legislation has been hedged with some cautionary language, but not enough. Meanwhile, Mr. Sarkozy, who could have intervened to stop this bill at any point, and still can, has not, and is not very likely to.
Though himself the son of a Hungarian immigrant, Mr. Sarkozy has made his political name with harsh criticism of more recent immigrants, especially North African Arabs. His pandering on this issue helped win him votes that used to go to far-right extremists like the perennial presidential candidate Jean-Marie Le Pen.
Immigrant bashing is an effective vote-getter. Unfortunately, it leads to bad laws, bad policies and needless human suffering for the individuals and families it targets and exploits. Mr. Sarkozy wants to be seen as a statesman. He should act like one.
Bigoterie pseudo-scientifique en France
Editorial du New York Times du 21 octobre 2007
Les questions d’immigration font ressortir les pires instincts des hommes politiques qui devraient se montrer plus avisés. Le Congrès américain l’a prouvé au début de l’année. Maintenant c’est au tour du Parlement français. Il s’apprête à adopter une nouvelle loi abjecte qui introduit les tests ADN comme fondement possible du rejet d’une demande de regroupement familial.
Les tests ADN peuvent être utiles pour établir la culpabilité ou l’innocence dans une affaire criminelle. Mais ils n’ont rien à faire dans une loi sur l’immigration. De nos jours, les familles françaises, comme les familles américaines, se constituent sur des bases qui ne se limitent pas à la filiation biologique. C’est un fait dont la plupart des politiciens et des électeurs français devraient être conscients.
Le recours à l’ADN, proposé par un député proche du Président Nicolas Sarkozy, a été vivement dénoncé par l’opposition de centre-gauche, par des membres de la majorité de centre-droit qui ont encore des principes, ainsi que par un membre du cabinet de M. Sarkozy. Cela s’est traduit par une certaine prudence — mais insuffisante — dans la rédaction de cette innovation législative. M. Sarkozy aurait pu intervenir à tout moment pour arrêter le processus législatif, il le peut encore, il ne l’a pas fait et il ne le fera sans doute pas.
C’est en fustigeant la dernière génération d’immigrés, en particulier ceux qui sont originaires d’Afrique du Nord, que M. Sarkozy, lui-même fils d’un immigré hongrois, s’est fait un nom en politique. Ce racolage lui a permis de récupérer les voix qui se portaient habituellement à l’extrême droite, sur Jean-Marie Le Pen, éternel candidat à l’élection présidentielle.
Casser de l’immigré est un moyen efficace de gagner des suffrages. Malheureusement, cela conduit à de mauvaises lois, à une mauvaise politique et à des souffrances inutiles pour les personnes et leurs familles visées par cette instrumentalisation.
M. Sarkozy veut être considéré comme un homme d’Etat.
Qu’il agisse en homme d’Etat !
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