mercredi 7 janvier 2009

Dante avec Abd Al Malik, Roméo et Juliette. Tout ça "c'est du lourd"

Après le succès non démenti de son album Gibraltar vendu à plus de 250 000 exemplaires, Abd Al Malik revient encore plus fort avec son 3 ème album : Dante. Le rappeur signe les paroles des 13 titres de cet opus spirituel mis en musique par Gérard Jouannet et Bilal pour les mélodies. Alain Goraguer quant à lui, arrangeur historique de bon nombre d'albums de Serge Gainsbourg, y pose aussi son empreinte "avec des arrangements à l'ancienne".



En général on donne pour titre à un album le nom d’une chanson, le nom d’un morceau de l’album. Cet album s’appelle « Dante ». Pourquoi ?


Cet album s’appelle « Dante » parce que c’est avant tout un état d’esprit, une manière d’être au monde et une envie de redéfinir quelque chose. En l’occurrence je dirais, toute proportion gardée et en toute humilité, que l’idée c’est d’amener quelque chose de différent, de décloisonner au niveau musical. Et de dire qu’il est essentiel de sortir de nos ghettos. Le rapport entre Dante et la culture populaire, de mon point vue, c’est lorsque Dante passe du latin au toscan en écrivant « La divine comédie ». Un savoir qui est réservé à une certaine élite est amené au plus grand nombre. D’une certaine
manière, c’est peut être un anachronisme, mais il crée une démocratisation du savoir. J’ai le sentiment que chaque artiste procède de la même manière.

Cet album, c’est toujours un album de rap, un album de slam, de chansons, d’autre chose, un album d’un autre genre ?
Cet album c’est tout simplement un album de rap. Je suis convaincu que c’est le rappeur qui fait le rap et non pas l’inverse.

Vous avez dans ce disque fait une fois de plus appel à des gens qui sont des références de la chanson « classique ». Vous avez un duo avec Juliette Gréco. Vous avez fait appel à Gérard Jouannest pour composer la moitié de l’album. Vous avez fait appel à Alain Goraguer, un arrangeur et compositeur historique de la chanson française. Pourquoi cet appel à ces grands ainés ?
Le fait de travailler avec ces grands ainés, le fait de travailler avec Juliette Gréco, Gérard Jouannest et Alain Goraguer, c’est dire qu’en France on a un patrimoine artistique et culturel merveilleux. L’idée, c’est de pouvoir préserver le patrimoine et cultiver la modernité. Il y a vraiment cette idée là. Tous ces grands artistes ne doivent pas finir dans un musée. On doit être capable de se nourrir de l’énergie, de leur dynamique, et pouvoir amener quelque chose d’aujourd’hui, et presque de demain. Si on veut faire quelque chose de pertinent et de riche, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, comme si on arrivait tout à coup. C’est ça qui est intéressant. Mes pères rappeurs au Etats-Unis se nourrissent de leur patrimoine, la soul music… Je trouve que notre patrimoine à nous est tout aussi riche. L’idée est de faire du lien et montrer qu’il est de notre devoir d’être dans la dynamique impulsée par ces héros, ces artistes. C’est de cette manière qu’on pourra selon moi faire quelque chose de pertinent, qui fait sens et qui est en phase avec la France telle qu’elle est aujourd’hui.

Est-ce que vous pouvez nous raconter comment vous travaillez avec Gérard Jouannest, et comment vous avez travaillé avec Alain Goraguer en studio ?
Ma manière de travailler avec Gérard Jouannest est assez simple. C’est une méthode qu’on a commencé dans mon album précédent « Gibraltar ». Gérard Jouannest se met au piano, il joue des choses. Et moi je dis « Tiens, ça c’est bien. Est-ce que tu peux le rejouer ? » Il le rejoue en boucle et moi je prends un stylo, une feuille et j’écris. Sa musique amène les mots, ça sort directement. On a procédé de cette manière là. Ensuite quand j’ai eu peaufiné mes textes et que j’ai pu les maquetter, c'est-à-dire des piano-voix, on a donné le tout à Alain Goraguer. Lui a rajouté les arrangements, tout le travail autour pour donner cette ampleur que je voulais donner. Ça s’est fait de façon assez fluide et simple. Tout était naturel. C’est comme si tous les trois on avait déjà travaillé ensemble. En l’occurrence, eux deux avaient déjà travaillé ensemble. D’ailleurs, c’est Gérard Jouannest qui m’a signalé que la première personne a lui avoir
donné du travail dans le métier c’était Alain Goraguer il y a plus de cinquante ans.

En studio, comment ça s’est passé ? Ils ont enregistré l’orchestre et vous avez posé votre voix dessus ? Comment ça s’est fait ?
En studio, ça s’est fait à l’ancienne. Les musiciens sont là. Alain Goraguer est chef d’orchestre sur le pupitre et dirige l’orchestre. Jouannest est au piano, moi derrière un micro. On se regarde, un deux trois, et on enregistre. Il y avait cette idée de faire quelque chose de vivant. Il y a des choses qui se passent dans les yeux, c’est merveilleux. Encore une fois, ça s’est passé de manière très fluide. Deux prises au maximum, pas plus. Deux prises et l’affaire était réglée, sur chaque morceau.

Ça veut dire que, comme il y a six chansons enregistrées avec l’orchestre, deux prises chacune, vous avez été deux jours en studio pour enregistrer la moitié de l’album ?
Non, on a enregistré en deux ou trois heures la moitié de l’album. Après on a fait des mises à plat mais ça a été très rapide. On a été une journée en studio et on a enregistré effectivement pendant deux heures. Le temps que les musiciens s’installent, les micros… Dès qu’on a commencé à enregistrer, c’est allé très vite. Alain Goraguer me disait que tout le monde travaillait comme ça avant. Ils faisaient des albums en deux jours, enregistrement et mixage le lendemain. Ça allait aussi vite que ça à l’époque. Aujourd’hui avec la technologie on peut faire plus de choses mais
bizarrement, ça prend quand même plus de temps. Moi j’ai bien aimé le faire à l’ancienne.

Vous aviez déjà travaillé à l’ancienne, avec les prises directes avec l’orchestre ? Vous avez jusqu’à présent surtout travaillé comme le font tous les gens dans le rap, en enregistrant longuement en studio. Qu’est-ce que ça apporte de travailler aussi vite, pour la voix, l’expression ?
Travailler aussi vite ça amène une certaine spontanéité et quelque chose de naturel. En termes d’émotion, il y a quelque chose d’inédit qui circule. C’est comme si on captait avec la même énergie qu’un live mais avec tous les arrangements qu’on peut faire avec un enregistrement studio. Il y a cette espèce de force qui se dégage en
termes d’émotion. C’est surtout à ce niveau là. En termes d’émotion, il y a quelque chose de beaucoup plus fort. Evidemment, moi je travaille en amont et eux également du coup ça facilite. Mais il y a quelque chose de l’ordre de la spontanéité, de la fraicheur et de l’inédit. Une magie, une étincelle que quelqu’un comme moi, qui a longtemps travaillé de façon classique avec les bandes, ne trouve pas. Il y a quelque chose qu’on ne retrouve pas. Un petit quelque chose de différent.

Est-ce qu’en travaillant avec ces gens là, vous avez le sentiment de continuer une tradition, une oeuvre ? Est-ce que vous avez l’impression qu’il n’y a pas d’interruption entre des gens comme Brel, Gainsbourg qui ont travaillé avec
Goraguer et vous, ce que vous êtes en train de faire ?

J’ai le sentiment lorsque je travaille avec Gérard Jouannest et Alain Goraguer de continuer quelque chose, d’être dans une tradition, mais sans prétention aucune. L’idée est de dire que ces grands artistes qui nous ont précédés nous ont donné quelque chose en relai. J’ai ce sentiment en tout cas. Ce qu’ils nous ont donné en relai, je pense qu’il ne s’agit pas de le laisser dans un musée ou de le regarder comme quelque chose d’indépassable. Il s’agit juste d’être dans la même énergie, dans cette envie, dans ce même élan à la fois artistique et, pour citer Brel, « aussi ne pas être à
vendre ». Juste être un artiste. Encore une fois, je le dis sans prétention aucune. Il ne s’agit pas de les dépasser ou d’être à leur niveau. Il s’agit d’être soi. J’ai le sentiment que c’est ce qu’ils nous apprennent, la singularité. Le fait de ne pas avoir peur d’être soi. C’est merveilleux si on peut se nourrir de leur travail, de ce patrimoine merveilleux
et que chacun apporte sa particularité. C’est ça qui m’intéresse.

Abd Al Malik- 3Dans « Gibraltar », il y avait cet hommage direct à Jacques Brel. Dans cet album, il y a des hommages et des allusions directes à d’autres grands artistes de la chanson française. Il y a « Paris mais », qui est une évidente référence à Claude Nougaro. Nougaro est un personnage important pour vous ?
Nougaro est un personnage que j’ai découvert. Il y a même une petite histoire. Avec Bilal des NAP, qui a composé l’autre partie de l’album et qui m’accompagne toujours depuis NAP, on était en concert à Toulouse et notre accompagnateur était un fou de Nougaro. On connaissait Nougaro sans plus et lui nous disait « Nougaro, Nougaro… ». Bilal me dit qu’il va aller acheter l’anthologie de Nougaro pour qu’on en finisse. Il part avec l’anthologie, il l’écoute et il m’appelle pour me dire « Tu sais, Nougaro c’est vraiment bien, il y a des choses à faire ». Il me fait écouter les morceaux et c’est merveilleux. C’est vrai que pour moi Nougaro est un monument mais ce n’est pas un
artiste vers lequel j’allais naturellement. J’ai découvert, je me suis dit que c’était merveilleux et qu’il fallait en faire quelque chose. J’ai fait « Paris Mais » en référence à son « Mais Paris », de la même manière que j’ai fait les autres sur la référence de Jacques Brel. Il s’agit de rendre hommage et d’amener la touche d’aujourd’hui, et de montrer que ce qui est merveilleux dans l’art en général, c’est cette possibilité de l’intemporalité. L’émotion traverse le temps et traverse les âges. Bilal et moi on a voulu rendre hommage à Nougaro de cette manière là.

Il y a un titre en hommage à Aimé Césaire. Aimé Césaire est mort alors que vous étiez en train d’écrire et de réaliser l’album. C’est un hommage très fort que vous lui rendez. Pour vous, qui est Aimé Césaire, le théoricien de la négritude ou d’abord un poète, un homme politique ?
Concernant Aimé Césaire, la petite histoire est la suivante. Aimé Césaire est mort, c’est ce dont je parle dans le texte. Moi je suis au Maroc, je zappe à la télé et je vois les différents hommages qu’on lui rend. On parle de lui en tant qu’homme politique, en tant que théoricien de la négritude… Et j’ai le sentiment que ce n’est pas suffisant, que ce n’est pas que ça. J’ai l’impression que rendre véritablement hommage à Aimé Césaire c’est parlé du discours sur le colonialisme et de l’immense poète qu’il est. Le fait qu’il soit le théoricien de la négritude, ou homme politique, c’est un accident dû au contexte. S’il était né aujourd’hui ou un siècle plus tard, c’était le même grand poète, ça ce n’était pas un accident. Pour moi, lui rendre véritablement hommage c’est connaître ses poèmes, le connaître en tant que grand poète qu’il était. Immense poète français. Je me suis dit qu’humblement j’allais dire ce que représente
intellectuellement, idéologiquement, philosophiquement Césaire pour moi et dire que tout ça n’a pas d’importance. C’est pour ça qu’à la fin du texte je dis qu’il faut rendre à Césaire ce qui appartient à Césaire et je déclare l’un de ses poèmes. Pour moi rendre un hommage à Césaire c’est ça.

La pochette, le packaging de l’album est extrêmement soigné. C’est une tendance actuellement pour les artistes majeurs de faire des disques très soignés. Vous tenez beaucoup à l’objet CD ? Vous vous accoutumez au fait que les disques pour beaucoup de gens sont uniquement numériques ?
Je tiens énormément au disque objet. Pas tant parce qu’on est dans le téléchargement ou dans le virtuel aujourd’hui. Pour moi c’est tout aussi important et j’ai toujours fait en sorte d’avoir un objet soigné. Pour moi, un beau papier cadeau augure d’un beau cadeau.

Un des chocs à l’écoute de votre album, c’est « Le conte alsacien ». Vous rappez en Français et soudain vous vous mettez à rapper en langue alsacienne. Pourquoi ? Comment est-ce arrivé ?
Dans « Le conte alsacien », le fait de rapper en alsacien était une envie depuis très longtemps. Mais il manquait la musique. J’étais avec Gérard Jouannest, il me joue quelque chose et je lui dis « Voilà, c’est ça ! ». C’est ce morceau que j’attendais depuis longtemps pour poser en alsacien. C’est une espèce de valse alsacienne et c’est venu
naturellement. Dans « Le conte alsacien », je parle de l’histoire de ma famille, de mes parents. Ce qui m’intéressait, c’est ce paradoxe qui n’est en pas un. Mes parents sont originaires du Congo Brazzaville, ils sont arrivés en Alsace et ils ont fait leur vie en Alsace. Je voulais montrer qu’on s’approprie une terre quand notre coeur bat à l’unisson avec cette terre, avec ce peuple. Mais parents, moi-même et nous tous, on se sent véritablement alsaciens. En même temps, nos racines africaines et congolaises comptaient et comptent toujours énormément. Je voulais mettre cette
complexité sur ce conte alsacien. C’était naturel de parler en alsacien.

Ce disque parle énormément de la France, de l’identité française, de la culture française, du drapeau français. Est-ce que vous pourriez dire que vous êtes une sorte de patriote ?
Totalement. J’ose le dire et je le dis haut et fort : je suis un patriote. Toute ma démarche artistique est le prolongement de ça. J’explique ça artistiquement, le fait que de mon point de vue, tout trouve son origine dans la culture. C’est la culture qui donne la flamboyance. J’ose dire que je suis un patriote. Et j’ai vraiment le sentiment qu’il y a un génie français, quelque chose qui nous donne une particularité. Il y a quelque chose qui dans le monde nous positionne d’une manière particulière. Ce qui est merveilleux c’est que la richesse et la diversité de la communauté nationale donne encore plus de force à ce génie français. Elle donne encore plus de richesse à ce génie français. C’est ce que j’ai envie de faire avec ma musique, porter le drapeau.

Est-ce que c’est un disque politique ?
C’est un disque éminemment politique, c’est un disque citoyen. Ce n’est pas un disque politique au sens politique politicienne. C’est un disque militant au sens sartrien du terme, et en même temps un disque éminemment spirituel.

Vous faites allusion dans votre disque à beaucoup d’écrivains, Dante, Deleuze, Sartre, Aimé Césaire. Quand on dit que Malik est un intello, vous l’acceptez ?

Moi je dis que Malik est juste Malik tel qu’il est. Chacun y va de son étiquette mais moi je suis juste moi. Après c’est une question de perspective. La musique que je fais, j’ai le sentiment et je l’ai vu, elle peut sauver des vies. Sans prétention aucune. Moi quand j’étais gamin, il y a des artistes qui m’ont donné envie de lire des bouquins, qui m’ont
questionné sur moi même, qui ont participé au fait que j’avance. J’ai envie d’être de ceux là. Je pense qu’un artiste n’est pas là pour amener de la facilité mais de la complexité. C’est mon point de vue et je suis là pour ça, amener de la complexité.

Abd Al Malik 2Vous dites que vous voulez amener de la complexité. Il se trouve que le monde dans lequel on vit est lui aussi de plus en plus complexe. Est-ce que ça ne serait pas plus facile de faire comme beaucoup d’autres et donner des solutions simples, avec des slogans. Parfois vous avez des positions courageuses, difficiles, audacieuses. Est-ce que vous n’avez pas parfois la tentation de faire simple avec des gros slogans?
Un artiste ne vit pas à côté ou en périphérie de la société. Un artiste est traversé par les remous, les mouvements de la société et du monde. De mon point de vue, un artiste est une sorte de pythie, ou d’oracle. Parfois on dit des choses qui nous dépasse, des choses qu’on vit. A partir de là, ce qu’on va dire sera forcément en lien avec le quotidien et les préoccupations du peuple, des gens. Je ne peux donc pas me forcer à faire quelque chose de simple ou de différent. Je suis tout simplement moi. Je souffre avec tout le monde, j’ai les préoccupations de tout le monde ; ce que je vais
dire et écrire sera connecté aux préoccupations de chacun. Ça sera connecté à mes propres préoccupations. Je ne peux pas faire semblant. J’ai un devoir impérieux d’être moi.

Est-ce que vous pouvez nous parler de votre duo avec Juliette Gréco ?

Je voulais depuis longtemps travailler avec une rappeuse. Depuis le début, je me suis dit que j’allais travaillé avec la rappeuse numéro un en France. Et cette chanteuse s’appelle Juliette Gréco. J’ai eu cet extrême honneur de travailler avec elle. C’est ce que je peux dire.

Vous avez aussi travaillé en couple, vous avez écrit et enregistré avec Wallen. Ça s’est passé comment ?
Le travail avec Wallen c’est toujours très simple. On ne prépare pas. Elle a sa carrière et moi j’ai la mienne, il y a une sorte d’émulation, on regarde le travail de chacun. En studio, elle est venue quand on faisait « Paris mais », elle écoute, elle dit « tu pourrais faire ça en refrain, transformer le refrain comme ça… ». Je lui dis qu’elle peut le faire
et elle le fait. Ça se passe comme ça, pareil je vais la voir en studio. Dans le morceau « Raconte-moi Madagh », je lui ai dit : « Si tu devais m’écrire quelque chose, à la fois en musique et paroles, qu’est-ce que tu ferais ? ». Un jour, elle me dit de venir en studio et qu’elle a quelque chose. Sur ce morceau, on est de grands admirateurs du travail de Thom Yorke. C’est un peu inspiré de ça.

Il y a un titre que nos amis du sud vont forcément remarquer, c’est « Le Marseillais », une chanson bouleversante. Marseille et l’esprit marseillais, c’est important pour l’homme et le rappeur Malik ?

Marseille est doublement important pour moi. C’est important pour l’homme Malik parce que j’ai des amis à Marseille. Mon manager vient de la région, il m’a fait connaître et aimer cette région. C’est important pour l’artiste Malik parce qu’à chaque fois que j’y ai fait un concert, il y a une sorte d’accueil et de chaleur particulière. Ils me reçoivent comme si j’étais l’un des leurs et ça c’est merveilleux. Et il y a cette histoire que je raconte dans « Le marseillais ». C’est un marseillais qui est venu chez nous en Alsace, à Strasbourg. Je raconte son histoire. Lui nous parlait de Marseille. Pour moi Marseille était quelque chose de merveilleux. Le jour où j’ai vu Marseille véritablement, j’ai vu et j’ai compris qu’il avait raison, Marseille a un esprit particulier. Un esprit proche, différent mais proche, de l’esprit alsacien. J’ai l’impression que le particularisme c’est une chose, mais à l’intérieur il y a quelque chose qui fait le lien. Il y a une identité forte où on se retrouve. Je me suis retrouvé à Marseille, comme lorsque je suis chez moi en Alsace. Cette ville résonne particulièrement pour moi.


 Interview réalisée par Bertrand Dicale

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