Un important incendie a endommagé dimanche soir le centre de rétention administrative de Vincennes.
(AP)
L'incendie serait lié à une manifestation de protestation organisée au lendemain du décès d'un retenu tunisien de 41 ans, a-t-on indiqué de source policière. Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris note que cette manifestation "non déclarée" s'est déroulée à partir de 15h25 à proximité immédiate du centre et que, vingt minutes plus tard, "plusieurs foyers d'incendie volontaire ont été détectés". Ils ont touché les centres CR1 et CR2, d'une capacité de 140 places chacun, selon des témoins joints sur place.
Arrêt cardiaque
D'après les éléments avancés par une source policière, le retenu tunisien décédé samedi serait mort d'un arrêt cardiaque. Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris assure que "tant les premières constatations médicales que l'autopsie, réalisée dans le cadre de l'enquête en cours menée par la police judiciaire, écartent la présence de traces anormales".
A l'annonce de son décès samedi, les autres retenus "ont légitimement souhaité connaître la situation précise mais les centres sont demeurés globalement calmes toute la soirée, malgré la tentative d'incendie d'un matelas", reconnaît la préfecture.
Alors que les conditions de rétention sont régulièrement dénoncées par les associations de soutien aux sans-papiers et demandeurs d'asile, Pierre Henry, directeur général de France Terre d'asile, a déclaré à l'Associated Press que "la situation qui prévaut à Vincennes était prévisible". "Après des tentatives de suicide, des automutilations, cette situation n'est pas acceptable dans un pays démocratique", a-t-il fustigé.
Pierre Henry rappelle qu'il avait demandé en janvier la création d'une commission d'information parlementaire, qui n'a vu le jour que le 16 avril dernier. "C'est à la représentation parlementaire de se saisir de cette question qui est une véritable tache" en France, selon lui.
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