«Obama écrit l'histoire», reprend le Tages Anzeiger alors que la Neue Luzerner Zeitung parle d'une «chance historique pour les Etats-Unis».
«Barack Obama n'a jamais été aussi noir dans la course démocrate qu'au moment de son triomphe, constate l'Aargauer Zeitung. (...) L'ironie est qu'il est parvenu à ses fins en faisant justement oublier sa couleur de peau.»
Pour le Bund, ce succès d'Obama est «un moment historique sur le chemin de la réconciliation entre la majorité blanche et la minorité noire». Le journal bernois rappelle toutefois que les Etats-Unis sont avant tout un pays conservateur et que rien n'est gagné.
Pour le changement
De curiosité médiatique il y a encore six mois, Obama est aujourd'hui en piste pour la Maison Blanche. «Un Noir pour réconcilier les Etats-Unis», titre 24Heures. Le quotidien constate que les Américains veulent le changement. Obama plus que McCain incarne ce changement.
Son profil atypique est tout sauf un handicap dans une Amérique «prête à se laisser séduire par un message d'espoir, de réconciliation, à l'intérieur des frontières et face au monde, estime 24heures. Reste une question: dans cinq mois, les Etats-Unis auront-ils encore cette audace?»
La Liberté constate en tout cas que le choc des générations est assuré. Le spectacle aussi. Hillary sera-t-elle aux côtés d'Obama comme vice-présidente potentielle? La question fait débat et le journal de Fribourg souligne que «le ticket rêvé par certain – Barack-Hillary – est une bombe à retardement dont personne ne connaît le code de sécurité».
L'ombre de Bill Clinton
Hillary Clinton aiderait à réconcilier les démocrates. Mais sa présence contredirait le message martelé par Obama: le temps du changement est arrivé. «Cela sans parler de l'ombre pesante dans le dos de sa femme de Bill Clinton, qu'Obama fuit telle une antilope devant un vieux fauve.»
Le fait est qu'avec Obama, les démocrates tirent un trait sur l'ère Clinton, estime pour sa part la Basler Zeitung. La Neue Zürcher Zeitung va jusqu'à estimer que «si Obama choisissait Hillary, il se retrouvait tout de suite catalogué comme un président qui flanche sous la pression».
La NZZ considère du reste qu'Obama, à ce stade, est «davantage un phénomène qu'un candidat». Son programme et son profil politique gagneront «peut-être» en précision durant la campagne qui s'annonce. Pour l'heure, «son attrait réside dans sa capacité à incarner la nouveauté. C'est le petit jeune qui joue sa première saison en ligue A.»
Définition de l'Amérique
Les Américains, plus qu'ailleurs, aiment voir dans leur président un homme sorti du même moule qu'eux, reprend Le Temps. Ils entendent en être fiers.
Le «jeune sénateur» doit non seulement convaincre les millions de partisans déçus d'Hillary et réunir les démocrates, il doit aussi «faire la preuve qu'il est bien un Américain comme les autres» pour battre John McCain.
Le Temps va plus loin. Il estime que la définition même de l'Amérique est en jeu dans la candidature d'Obama. Le pays devra encore montrer s'il est à la mesure de l'enjeu, soit élire «le petit-fils d'un guérisseur du Kenya élevé dans la tradition musulmane et qui porte, comme deuxième prénom, le même que celui de l'ancien dictateur de l'Irak».
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