lundi 17 mars 2008

La gifle

C’EST BIEN une énorme vague rose. Jamais le PS n’avait remporté un tel succès aux municipales sous la Vème République. Certes, la gauche l’avait largement emporté en 1977 mais le PS le devait alors en partie à son allié communiste qui était encore une puissante formation politique. Aujourd’hui le PC et les Verts ne sont plus que des forces d’appoint et le PS est incontestablement le grand vainqueur.
Dimanche dernier le Premier ministre avait tenté de nier l’évidence en parlant d’un 1er tour "indécis mais plus équilibré qu’annoncé". Ce soir il est évident que le vote sanction a bien eu lieu. La droite, qui avait déjà perdu Rouen, Laval, Alençon, Bourg en Bresse, Annonay et Rodez dès le premier tour, perd Toulouse qui était à droite depuis trente-sept ans, Strasbourg, Reims, Metz, Caen et Périgueux la ville du ministre de l’éducation Xavier Darcos. Le PS ayant confirmé avec éclat ses conquêtes de 2001 à Paris, Lyon, Lille, Rennes et Nantes, il détient maintenant la quasi-totalité des grandes villes, la droite ne conservant que Bordeaux et Marseille d’extrême justesse. La gauche est majoritaire dans les villes de plus de 20.000 habitants, elle va diriger la majorité des conseils généraux, elle préside vingt des vingt et une régions métropolitaines. Les Français lui ont donc donné tous les pouvoirs locaux. Mais le pouvoir national reste à la droite. Nicolas Sarkozy et le gouvernement devront tirer les leçons de la sanction de ce soir sinon le divorce avec les Français risque de s’aggraver.
Robert Schneider

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