Le syndrome du capitaine Haddock
BIENTOT on aura des tee-shirts "casse toi pauvre con", peut-être des badges. L’épisode du salon de l’agriculture diffusé sur le site du journal Le Parisien aurait été vue près d’un million de fois, depuis qu’il a été relayé par les plates-formes vidéo Dailymotion et YouTube, sans compter les dizaines de copies mises en ligne sur les différents sites de partage et les détournements et parodies qui ont commencé à fleurir un peu partout. Un internaute vient même de mettre en vente le nom de domaine www.casse-toi-pauvre-com sur le site d'enchères en ligne eBay. Sur le site très à la mode Facebook, des dizaines de groupes, pour certains très drôles, se sont créés en réaction aux propos du président de la République : "Union des disciples du "pauvre con"", "The "Casse toi pauvre con" way of life", "Moi aussi je suis un pauvre con". Un peu comme le fameux scotch dont le capitaine Haddock n’arrive pas à se débarrasser, cette désormais fameuse interpellation colle à la peau de Nicolas Sarkozy.
Alors que dans un premier temps, il avait déclaré "pas d’excuses, pas regrets", devant les dimensions prise par l’affaire, une phrase de regret a été ajoutée in extremis par l'Elysée dans un entretien avec les lecteurs du Parisien, de l'aveu d'un responsable du quotidien, suscitant mardi quelques remous. "Cette phrase n'a pas été prononcée" devant les lecteurs du Parisien, a expliqué mardi sur différents médias Dominique de Montvalon, directeur adjoint de la rédaction du quotidien. Elle a été ajoutée par l'Elysée tardivement lundi soir après relecture de l'entretien original. Cette affaire, venant après plusieurs autres (la querelle sur la religion puis sur l’enseignement de la Shoah), risque fort de plomber le climat à la veille des municipales.
Alors qu’au départ le PS n’apparaît pas comme une force alternative crédible, il risque de rafler la mise. Or, c’est le style Sarkozy qui est en cause. Les candidats de droite ne souhaitent pas la visite du président alors qu’en d’autres temps on se battait pour sa présence locale. Certains ont même préféré enlever le sigle UMP de leurs affiches. Ayant choisi, contre tous les usages, de ne pas se faire remplacer à la tête du parti majoritaire, c’est lui qui sera responsable de l’échec vraisemblable aux municipales. Et s’il y a une vraie défaite aux municipales, il sera difficile d’échapper à la fronde de l’UMP qui est un parti d’élus et de s’en sortir en changeant de gouvernement…
Jean-Marcel Bouguereau
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