Pour la première fois depuis le meeting des législatives au Zénith en juin, Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Laurent Fabius, assis au premier rang, ont parlé dans une même enceinte pour appeler les Français à délivrer "un vote-sanction" (Royal), "un carton jaune" (Fabius), à faire "rempart" contre la droite (Delanoë), repoussant leurs joutes au congrès du parti prévu d'ici la fin de l'année.
Il ne manquait pas même Dominique Strauss-Kahn. De passage à Paris, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), invité surprise, a rappelé opportunément qu'il était "un militant du Parti socialiste" et que le gouvernement méritait d'être "sanctionné" aux municipales.
Royal devant à l'applaudimètre
La réunion à
C'était le grand retour de l'ex-candidate à l'élection présidentielle dans les instances nationales de son parti, où on ne l'avait plus vue depuis le 12 mai, six jours après sa défaite. A rebours des critiques formulées en octobre dans son livre ("Ma plus belle histoire, c'est vous"), Ségolène Royal s'est voulue consensuelle, jugeant "important que les socialistes se rassemblent".
Devant photographes et cameramen, elle a échangé une accolade avec Bertrand Delanoë, suggérant ainsi qu'il n'y avait aucune rivalité entre les deux.
Sarkozy cible privilégiée
Plus tard, interrogée au "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro, elle a enfoncé le clou, assurant "ne pas avoir d'ambitions affichées sur le Parti socialiste" et que la question de sa candidature au poste de Premier secrétaire n'était "pas d'actualité".
Très agacé des positions de franc-tireuse de Ségolène Royal lors de la primaire pré-présidentielle, Bertrand Delanoë, maire-candidat à Paris, s'est plu à souligner que "les progressistes" sont "meilleurs quand ils jouent collectif".
Proche de l'ex-candidate, le sénateur David Assouline vantait "l'unité, la détente et la bonne ambiance", avec "Ségolène Royal en chef de campagne".
De fait, elle a fait du président Nicolas Sarkozy sa cible privilégiée, comparant longuement "l'avant et l'après" pour délivrer sa sentence: "rien n'est pire que la trahison des engagements".
Un seul objectif, les municipales
Bien moins applaudi, Laurent Fabius a exprimé son "plaisir" de constater "le rassemblement" des socialistes. Mais il a glissé qu'à son avis, les alliances locales avec le MoDem étaient une erreur. Cette critique des "oeillades à la droite" était une pierre dans le jardin de Ségolène Royal, dont l'ex-directeur de campagne François Rebsamen a intégré quelques adhérents du parti de François Bayrou sur sa liste à Dijon.
Aidé par son statut de numéro un avec temps de parole illimité (contre dix minutes chacun à Royal, Delanoë et Fabius), François Hollande a usé de toute sa verve caustique à l'égard de la droite, déclenchant l'hilarité.
Il a brocardé les hésitations de la majorité sur la nature des élections de mars (locales ou nationales?). "Il sont apolitiques ! Ni de droite, ni de gauche ! Mais pour qui les électeurs de droite vont-ils voter, s'il n'y a plus de candidats de droite ?".
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